La guerre de l'eau

La guerre de l’eau n’est plus un mirage

Face à une situation sans précédent, les pouvoirs publics vont devoir prendre des mesures fermes et courageuses et anticiper d’inévitables conflits d’usage.

Du jamais-vu. Au point que l’été 2023 s’annonce plus redoutable encore que l’été 2022 qui, avec ses niveaux d’eau au plus bas, ses canicules à répétition et ses mégafeux, avait frappé les esprits. Quelques données, d’abord, pour prendre la mesure de la situation à l’issue d’un mois de février qui n’aura pas vu (ou quasi) une goutte de pluie tomber sur l’Hexagone : sur les six derniers mois, le déficit de pluie s’élève à 15 % par rapport à la normale ; en Auvergne-Rhône-Alpes et sur le pourtour méditerranéen, la situation fin février est celle normalement attendue en mai ; en vingt ans, la ressource d’eau disponible a chuté en France de 14 %, et pourrait baisser de 25 % d’ici à 2050. Face à cette situation, le gouvernement ne se contente pas de regarder le ciel en croisant les doigts dans l’espoir qu’il pleuve comme vache qui pisse. Réunion ce lundi avec les préfets de région, réunion en début de semaine avec les préfets départementaux chargé des arrêtés sécheresse, petite phrase sur la nécessité d’un «plan sobriété» du chef de l’Etat lors de son déplacement au salon de l’agriculture… Plan qui attendra le mois de mars pour être détaillé.

En attendant, ce sont les arrêtés de restriction qui pourraient pleuvoir. C’est déjà le cas dans six départements (Pyrénées-Orientales, Var, Isère, Ain, Bouches-du-Rhône, Savoie) et, là encore, c’est du jamais-vu à cette période de l’année. Le ministre de la Transition écologique a demandé aux préfets de ne pas avoir «la main qui tremble». C’est là que cela se complique pour le gouvernement. Ne pas trembler est une chose. Etre juste, entre efforts demandés aux particuliers, aux industriels et bien sûr à la filière agricole, en est une autre. On sait que beaucoup de préfets ont la main qui tremble sous la pression du lobbying de la FNSEA. L’autre défi est aussi de ne pas se contenter de mesures d’urgence mais d’adapter nos modes de vie, de consommation, de production industrielle et agricole, pour mieux se préparer à cette guerre de l’eau qui n’est plus un mirage. Et qui ne fait, c’est une certitude, que commencer.

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Bonjour Bluenote,
Je fais déjà la double utilisation de l'eau pour les toilettes, pour le reste (arroser les plantes) ce n'est pas trop conseillé.
Bon après-midi.
Paul.

Faut-il redouter la guerre de l'eau qui pourrait changer toutes nos habitudes de vie ?

pourquoi appelez vous "la guerre de l'eau" ce qui se passe seulement en France ?  Elle est est où, la guerre?  Il y a un tel gaspillage pour l'industrie, pour l'extraction minière, pour une agriculture industrielle sur sol nu et mort, pour l'embouteiller et l'exporter,... c'est d'abord un problème de gestion, non ?

À côté de ce qui vivent les pays du Sahel et d'autres régions du monde...  À côté des régions du monde où les rares puits sont privatisés pour en faire des boissons sucrée qui sont vendues à la population...

Le point de vue venant d'un économiste qui lui a dédié sa vie, que j'apprécie beaucoup. J'aime bien ce qu'il dit de la dystopie face à l'utopie.  Le problème de fond est là: notre société a remplacé le "bien public" par des "source de revenus privés".
L'eau est devenu une source de revenus d'autant plus rentable qu'elle est indispensable...  En la raréfiant, on la vend plus cher... En la cotant en bourse, elle devient source de revenus corrompue. 

Un problème de gestion ou un problème de comportement ?
Si l'eau devient plus rare, c'est déjà parce qu'on l'a mal employée.
Il nous faut élever notre niveau de responsabilité collective à commencer par chacun.

n'oublie donc pas de fermer le robinet de ta douche quand tu te savonnes et le problème de l'eau dans le monde sera réglé... Tout en étant 200% anti gaspi, j'en ai marre que ceux qui nous spolient nous culpabilisent, tout en se remplissant les poches avec notre argent en privatisant ce qui étant avant un bien public. Riccardo Petrella l'explique très bien dans cette petite vidéo.

Tu ne connais donc pas la relation entre l'individu et le tout (le système).
On entre dans une nouvelle ère de civilisation avec l'écologie. Il faudrait peut-être commencer à y penser sérieusement.

non jamais entendu parler, merci du conseil  

Soyons sérieux...

J'ai tiqué avec le mot "guerre" dans le titre, que je trouve inapproprié, "gestion de la pénurie" suffirait.

Certains pays vivent vraiment la guerre de l'eau. L'explosion démographique n'y arrange rien...
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Je suis évidemment d'accord avec ce que tu dis, mais il n'y a pas que cela.  Il faut aussi voir dans les autres domaines, qui sont interdépendants.
Dans ton article, il font la même chose qu'en médecine: soigner les symptômes au lieu de soigner l'ensemble de la personne.  
C'est tout le système économique et politique qu'il faut revoir, et cela inclut la "conscientisation" du citoyen, mais de façon honnête: le citoyen doit savoir que le gouvernement travaille pour le bien être du peuple, alors il aura confiance et collaborera.  Mais quand on a des voyous corrompus comme gouvernants...

D'accord, alors attendons que le monde devienne parfait pour agir ..

Quelle drôle d'idée... Je pense tout l'inverse: il faut agir de tous les côtés à la fois: individuel ET collectif. C'est tout à fait possible. Déjà en effet, vivre de façon durable et éthique, mais ça fait des dizaines d'années que certains s'y sont lancés.
Déjà très peu le font réellement, ils ont bonne conscience parce qu'ils trient leurs déchets en remplissant de grandes poubelles en plastique et ils ferment leur robinet quand ils brossent leurs dents (ok je caricature mais ce n'est pas loin de la réalité), mais il faut aller beaucoup plus loin.

On peut participer à des actions locales, s'insérer dans un groupe agissant au niveau communal comme la CCATM chez nous (=Commission consultative communale d'aménagement du territoire et de mobilité)... il y a plein de choses à faire. Informer sur les malversations des gouvernants en fait partie, sinon tous ces efforts ne servent à RIEN !!! On l'a vu pendant les énormes manifestations hebdomadaires "pour le climat" à Bruxelles: le lendemain de la dernière, le Parlement a voté pour une loi destructrice de l'environnement, précisément celle pour laquelle les manifs ont été organisées.

C'est tout simplement criminel, il faut savoir tout ça pour le jour où on va voter, il faut continuellement faire pression, informer, s'informer, et c'est ce que fait Petrella pour l'eau (tu as au moins vu la vidéo, avant de critiquer ?). Sinon on va juste se laisser faire par le greenwashing qui n'est rien d'autre qu'un verni écolo genre : la pub pour une voiture de couleur verte ou le scandale environnemental des voitures électriques. Le greenwashing n'est qu'une façon de consommer encore plus en donnant bonne conscience aux acheteurs tout en leur mentant sur les dégâts causés. C'est tout l'inverse de l'écologie.

Il y a des gens qui n'ont plus d'eau potable, l'accès à l'eau sera la guerre de demain.