Des archéologues retrouvent le tombeau du roi Hérode
Claire Dana Picard
mardi 8 mai 2007 - 09:07
Les archéologues font un métier passionnant, tout le monde en conviendra. Mais il peut quelquefois s’avérer très ingrat lorsque leurs recherches acharnées n’aboutissent pas. Cependant, leurs efforts sont parfois couronnés de succès comme ce fut le cas, fin 2006, sur le site du Hérodion, lors de la découverte des vestiges du tombeau du roi Hérode, que des chercheurs espéraient retrouver depuis une trentaine d’années.
Le Hérodion se trouve à une douzaine de kilomètres au sud de Jérusalem. Cette forteresse surplombant le désert de Judée abrite de nombreux appartements somptueux construits à l'époque par Hérode.
Cet événement, qui revêt une grande importance, a été relaté ce mardi matin par le professeur Ehoud Netser, chercheur à l’Institut d’Archéologie de l’Université hébraïque de Jérusalem, lors d’une conférence de presse. Il a souligné que les fouilles n’étaient pas terminées mais qu’on pouvait déjà être certain qu’il s’agissait bien de la sépulture du souverain. Il a encore précisé que la tombe avait été trouvée en hauteur, à proximité de trois puits, et que le sarcophage avait apparemment été brisé volontairement, sans doute par des adversaires de Hérode qui auraient ainsi assouvi leur vengeance.
Qui était ce souverain surnommé Hérode le Grand ? Hérode, fils d’Antipater, a régné sur Israël entre l’an 37 et l’an 4 avant l’ère chrétienne. Né à Ashkelon en 73, il avait été placé sur le trône par les occupants romains.
Hérode était un roi juif, issu d’une famille d’Iduméens convertie trois générations plus tôt et son épouse, Mariamne, était une descendante de la dynastie juive des Asmonéens (hashmonaïm). Ayant été nommé par les Romains, il a toujours été considéré comme un étranger par la population juive.
D’ailleurs, d’après des sources historiques, un peu avant sa mort, des jeunes Juifs auraient profité de son agonie pour décrocher l’aigle romain qu’il avait fait installer sur la façade du Temple, à l’encontre de la tradition juive. Il est connu également pour ses exécutions sommaires. En outre, sous son règne, le Sanhédrin a perdu le rôle primordial qu’il jouait auparavant et l’autorité suprême qu’il détenait pour devenir un simple tribunal religieux.
Mais le roi Hérode, surnommé également le roi bâtisseur, est connu en outre pour les magnifiques édifices et les places fortifiées bâtis sous son règne. Sa plus belle réalisation est sans aucun doute la rénovation du Temple auquel il a rendu sa splendeur, l’agrandissant notamment par des murs de soutien gigantesques.
Hérode a en outre élevé des nouvelles cités comme par exemple celle d'Antipatris, près des sources du Yarkon, du nom de son père, ainsi que le théâtre et l’amphithéâtre de Jérusalem. Parmi les forteresses qu’il a construites, on compte celle de Massada, au bord de la Mer Morte, qui comportait un magnifique complexe constitué de plusieurs palais. Il a en outre restauré celle d’Antonia, à l’extrême Nord-ouest du Mont du Temple, ainsi que les murailles de Jérusalem.
L’historien Flavius Josèphe a rappelé dans ses mémoires que Hérode avait fait construire le Hérodion à l’emplacement d’une bataille qu’il avait remportée contre les Asmonéens. Il y avait réservé un terrain pour une sépulture royale où il comptait être enterré. Flavius Josèphe a relaté dans une de ses œuvres les obsèques du roi Hérode. Et c’est donc ce tombeau que les archéologues viennent de découvrir après des dizaines d’années de recherches.