Le procureur de Troyes a requis vendredi de quatre à six mois de prison avec sursis à l'encontre de neuf militants de
Greenpeace, poursuivis devant le tribunal correctionnel pour s'être introduits dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) en décembre 2011.
"Faire peur à la population"
Le procureur Alex Perrin a en outre demandé une peine d'amende de 1 000 à 1 500 euros pour chacun des prévenus, poursuivis pour violation de locaux professionnels et dégradations en réunion. "On ne répond utilement aux questionnements sur le nucléaire par des passages à l'acte de cette nature", a déclaré M. Perrin, estimant que l'objectif des militants de Greenpeace était de "faire peur à la population" et de "vouloir faire accroire un niveau de risque qui n'est pas celui de la réalité".
Les six femmes et trois hommes de 22 à 60 ans ont décrit au tribunal leur expédition. "Nous ne nous attendions pas à ce que ce soit si facile", raconte Céline B. Equipés de combinaisons et de casques, les neuf militants avaient réussi à déjouer la surveillance des gendarmes. "L'objectif était de mettre en évidence la faiblesse de la sécurité dans les centrales", explique le retraité Philippe D.
"Responsabilité collective"
Parlant de "responsabilité collective" et d’"action d'utilité publique", tous assument leur action. L'intrusion "était à la portée de n'importe qui", assure Alice D. Une autre militante, Dominique R, renchérit : "J’ai été stupéfaite d'arriver au sommet du dôme du réacteur, sans encombre". Le système d'alarme de la centrale s'était déclenché à 6 h 10, quand ils avaient commencé à découper les grillages de l'enceinte. Ils avaient été interpellés en fin de matinée, les derniers retrouvés cachés dans un buisson. EDF explique qu’il n’était intervenu qu’a minima, ayant compris qu'il ne s'agissait pas d'un commando terroriste. L’opérateur ne demandera pas réparation civile aux militants. C’est Greenpeace qui devra rendre des comptes.
Cruas-Meysse Le 5 décembre, deux activistes de Greenpeace s’étaient également introduits dans la centrale ardéchoise de Cruas-Meysse. Ils s’y étaient cachés pendant près de 12 h. Le Montpelliérain Vincent Roquelaurd et le Perpignanais Julien André seront jugés, mardi, par le tribunal correctionnel de Privas.
Conseil chahuté
Une vingtaine de militants antinucléaires du Vaucluse ont envahi hier à Avignon le conseil général, l’obligeant à annuler une session. Ils ont dénoncé les accidents à répétition "sur les installations de la vallée du Rhône et de la Durance". Les élus ont reçu un dossier sur la nocivité du nucléaire. Les militants les ont alertés sur la "mise en danger de la population par les installations nucléaires". Ont été notamment évoqués les risques de leucémie chez les enfants.
AFP