J’ouvre ce sujet pour ceux que ça intéresse, une preuve que l’hindouisme n’a jamais été aussi vivant et réussit à s’adapter hors de l’Inde.
A partir du 3ème siècle sous les pallavas, l'hindouisme a commencé à se propager en Asie du sud-est, Birmanie, royaume khmer, Thaïlande, Vietnam, Malaisie, Indonésie. Il y eut des royaumes indianisés, dont le plus connu est celui d'Angkor au 9ème siècle. Puis l'hindouisme a été supplanté en Asie du Sud-Est par le bouddhisme, mais on trouve toujours une minorité qui pratique l’hindouisme.
Il faut ensuite attendre le 19ème siècle sous la domination britannique pour assister à de nouvelles migrations d'hindous, en direction des colonies britanniques en Afrique et dans les iles à sucre pour remplacer l'esclavage. Ainsi l'ile Maurice, la Réunion, les iles fidji, les antilles, Trinidad, le Surinam, mais aussi l'Afrique du sud et le Kenya, accueillent de nombreux travailleurs libres, hindous de basse castes (car ils étaient les seuls à avoir le moins de contraintes religieuses) mais également des musulmans du Gujarat. Un brahmane ne pouvait pas quitter l’Inde sans risquer l’impureté surtout en matière d’alimentation.
Durant la colonisation, l’hindouisme se maintient sur tout le territoire de l’ancienne Union Indienne (Inde, Pakistan, Bengladesh, Népal, Sri lanka), des commerçants vont s'établir outre mer à Singapour, en Malaisie, sur la côte orientale de l'Afrique.
Après l'indépendance la Grande Bretagne accueillera beaucoup d'indiens de toute confessions. Les hindous de castes commencent à voyager hors de l'Inde et s'installer outre-mer mais ils sont encore rares.
Après la partition, l’hindouisme est toujours présent au Bengladesh et au Pakistan, mais dans ce pays le nombre est en régression suite aux persécutions religieuses. Il reste seulement une soixantaine de temples hindouistes au Pakistan. La partition s’est faite au détriment des hindous habitant les régions qui allaient devenir le Pakistan.
A la même époque, à la fin des années 60, il y a un engouement des occidentaux pour les religions orientales et on voit apparaître des gurus venant prêcher en occident. (L’un des premiers gurus connus du grand public en occident fut le maharishi mahesh yogi grâce aux Beatles.)
Dans les années 70 les émirats du golf persique font appel à de la main d’œuvre indienne. Les émirats se montrent assez tolérants, il y a un temple hindou à Dubaï et trois au sultanat d’Oman.
Depuis les années 90, on assiste à une migration de cadres et de techniciens indiens, vers les pays anglophones, GB, Canada, USA et Australie. C’est en 1992 près de Londres que débute la construction du temple le plus grand hors de l’Inde, il appartient à la communauté religieuse Swaminarayan, un « néo hindouisme » originaire du 19ème siècle au Gujarat. Cette communauté religieuse est très riche et ses temples sont luxueux, comme celui de Toronto en Ontario et d'autres qui se construisent à travers le monde.
On compte plus d’une centaine de temples au Royaume uni. Toutes les tendances sont représentées. Aux USA on compte plus de 300 temples hindouistes, au Canada une centaine, une quarantaine en Australie, une quinzaine en Afrique du Sud, idem en Nouvelle Zélande, et aux pays-Bas.
En France c’est surtout dans les départements d’outre-mer que l’hindouisme est présent. Jusque dans les années 80, les indiens tamouls de l’ile de la Réunion étaient systématiquement baptisés catholique et pratiquaient les deux religions. Aujourd’hui les choses ont évolué. On assiste à un renouveau de l’hindouisme grâce à la venue de swamis de l’Inde et de Maurice. Des temples dans le plus pur style dravidien ont été inaugurés, des ashrâms ont ouverts. Ainsi à St Pierre, il y a un temple de tendance shivaïte et un temple de tendance vishnouïte. Les tamouls réunionnais peuvent redécouvrir et pratiquer leur religion. La Guadeloupe et la Martinique sont un peu en retard en raison de l’éloignement, mais récemment un temple a été inauguré en Guadeloupe.
Quant à l’ile Maurice, elle est considérée comme un kshetra, un territoire sacré au même titre que l’Inde. ( 25 % de la population est hindouiste). On y trouve toutes les tendances de l’hindouisme, de nombreux temples et ashrâms et toutes les fêtes de l’hindouisme sont célébrées.
En France métropolitaine, l’hindouisme commence aussi à se répandre. On compte environ 150.000 hindous dont 50.000 pondichériens, et le reste sont des bengalis, des tamouls sri lankais. Le festival de Ganesh est organisé chaque année dans les rues du Xème arrondissement. Depuis quelques années, des Français de souche accompagnent cette procession. Certains sont à la recherche d’un apaisement spirituel. D’autres apprécient les valeurs des quatre livres sacrés védiques. Tous se disent séduits par l’ouverture et la liberté que l’hindouisme apporte. Il y a un temple de Ganesh à Paris et un autre à Lyon.
De cela il résulte forcément que l'hindouisme est appelé à s'ouvrir, à s'adapter.