Extrait du livre : Éloge de la fuite de Henri Laborit
" Toutes les idées, idéologies, concepts, sentiments, automatismes culturels qui, animant un individu, l’arrêtent sur le chemin qui le mène à l’espèce et le sécurisent par une appartenance à un groupe social, relèvent de la préhistoire de l’espèce humaine. Et c’est généralement au nom de l’Histoire, d’une culture étriquée et dépassée par la course même de l’évolution, que l’on mobilise les individus et les pousse à l’assassinat intraspécifique.
_____________________________________________
« L'homme primitif avait la culture du silex taillé qui le reliait obscurément, mais complètement, à l'ensemble du cosmos. L'ouvrier d'aujourd'hui n'a même pas la culture du roulement à billes que son geste automatique façonne par l'intermédiaire d'une machine. Et pour retrouver l'ensemble du cosmos, pour se situer dans la nature, il doit s'approcher des fenêtres étroites que, dans sa prison sociale, l'idéologie dominante, ici ou là, veut bien entrouvrir pour lui faire prendre le frais. Cet air est lui-même empoisonné par les gaz d'échappement de la société industrielle. C'est lui pourtant que l'on appelle la Culture. » "
Lien : https://www.babelio.com/livres/Laborit-loge-de-la-fuite/1745?fbclid=IwAR3m9QZLAUNiHxC0A7-1GdJVTuoJGkSF4Xk_0q0Q4NlV1zrPiSh3T1uO3vY