Différences entre aisance, pauvreté et misère

Comment définiriez vous la limite entre les 3 ?

C'est assez subjectif, c'est pour cela que je vous demande votre avis personnel.

Quel est l'idéal de vie pour éviter les grandes différences entre les riches et les pauvres ?

Plutôt qu aisance, je dirais richesse et riches.

Plutôt que pauvreté et pauvres, je dirais classe moyenne.
Et plutôt que misère et misérable, je dirais pauvreté et pauvres.

Les riches n ont pas besoin de travailler pour vivre confortablement. Parfois ils ''travaillent'', pour ne pas s ennuyer, ou pour être encore plus riches. Mais ce n est pas une nécessité.

La classe moyenne travaille pour vivre a peu près dignement. Ils ne peuvent pas ne pas travailler. Si ils ne travaillent pas ils deviennent des pauvres.

Les pauvres ne peuvent pas vivre confortablement, que ce soit en travaillant, ou en ne travaillant pas. Mais c est en exploitant la majorité de pauvres qui travaillent que les riches peuvent ne pas travailler, ou offrir à la classe moyenne des bullshit jobs, ce qui revient a acheter la paix sociale ou ce qui en tient lieu.

Pour la deuxième partie de ta question, je vais y réfléchir.

L'aisance c'est d'avoir de quoi vivre sans se soucier de la dépense.
Et c'est très relatif. Parce qu'une personne sera dans l'aisance et une autre dans la difficulté avec le même budget selon que l'on met certaines choses dans le chapitre besoin et d'autre dans le chapitre envie.

La pauvreté, c'est quand on commence à devoir compter ses sous et réduire certaines rubriques, se priver pour pouvoir boucler les fins de mois. Lorsqu'il faut "se serrer la ceinture", renoncer à des plaisirs simples, remettre certaines dépenses à plus tard et être dans la mouise quand une dépense imprévue se pointe.

La misère, c'est quand on arrive plus à assurer les dépenses nécessaires à la vie, même simple, même frugale. Quand il faut sauter des repas, ne plus se chauffer, quand on perd son logement, quand on ne peut plus assurer son hygiène.

Intéressant, aussi ça dépend fort de l'environnement, du pays.  

J'ai vécu à Lagos, où simplement avoir une pièce (par famille) pour dormir et manger une fois par jour était le rêve de beaucoup...

Si c'est 2 repas convenables par jour, une éducation scolaire et la possibilité de se faire soigner, d'avoir des lunettes, là j'ai vu des gens heureux, épanouis, fiers de leurs maison minuscule...  Chez nous, ils seraient misérables.  Les enfants jouent dans la rue avec un ballon crevé, une bouteille en plastique vide.

Talon, Ce que tu appelles "classe moyenne" chez nous, étaient là bas les riches, comme nous qui devions compter nos sous pour boucler le mois mais on vivait comme dans notre pays.  Je dois avouer avoir été fort marquée par tout cela: une fameuse remise en question de mon propre mode de vie.  On devait se barricader, payer des gardiens pour ne pas être dévalisés, alors qu'on n'avait aucun bien de valeur.

L'idée de prendre comme référence "devoir se priver" est intéressante, ça peut aider à définir la "zone de transition: un aisé devra choisir entre des vacances au club Med en famille et une plus nouvelle voiture, un pauvre entre manger et remplacer ses chaussures élimées.

Pour la misère, je pense que c'est plus facile à définir et suis OK avec lhirondelle.

Pour la deuxième question, j'aime bien l'expression "sobriété heureuse" malgré que le terme soit déjà galvaudé.  C'est l'idée de se contenter de peu, sans pour cela renoncer à ce qui est bon dans la technologie.  Il y a très fort une question de dignité dans tout ça, et elle sera aussi par rapport à l'environnement social. C'est surtout là qu'on peut revoir sa copie, chercher à faire la liste de ce qui est indispensable, nécessaire, superflu...

J'aime bien la phrase du Tao:

"Il y aura toujours suffisance
pour celui qui se suffit
de ce qui suffit"

Mais avec ça, on n'est pas encore très loin, surtout que quelqu'un de misérable n'a pas "ce qui suffit".

(Sorry, c'est un peu brouillon, j'ai pas beaucoup de temps pour mieux formuler)

Triskel, ce que j appelle 'classe moyenne' doit justement compter ses sous.
A Lagos, tu as du faire partie de la classe moyenne. Haut dessus de toi, il y avait des riches qui eux, ne comptaient pas.


Ceux qui n ont pas a compter chaque sous, ce sont les riches.
Ceux qui n ont pas de sous a compter, ce sont les pauvres.

je parlais de la façon dont les habitant de Lagos nous voyaient. De l'autre côté de la grille de la petite propriété (6 appartements) les gens dormaient dans la rue. Les enfants au ventre gonflé nous regardaient entre les barreaux de la grille avec un sourire jusqu'aux oreilles. Toutes les définitions glissent d'un cran dans un sens ou dans un autre suivant qu'on vit entourés de misère ou dans un quartier ultra chic.

Pour moi la richesse c’est être en sécurité savoir que si demain j’ai un problème matériel ou autre j’aurais de quoi faire que l’intégrité de moi ou de mes très proche seras préservé .
Ça semble flou pourtant pour moi c’est très clair .

@triskel
C est bien ce que je veux dire. Tu étais juste de la classe moyenne, mais comme tu vivais dans un quartier de pauvres, tu étais vu comme riche.
C est classique pour les touristes ou les expats pensant que dans le tiers monde ''on peut vivre comme un roi avec très peu''. C est un peu le complexe ''emily in Barbès '' ou ''jean Edouard part s immerger dans la vraie vie des bidonvilles de Kinshasa au contact des vrais gens avant d aller faire carrière a la Défense ''.
A Lagos, les riches ne vivent pas dans les quartiers pauvres, ni dans les quartiers pour classe moyenne. Ils vivent entre eux, comme partout dans le monde.

La richesse c’est être à tout les niveaux de la vie comblé et en sécurité émotionnelle,financié , santé mentale et physique , avoir un entourage aimant etc tu enlève un de ces trucs t’es pas réellement riche .
Bien sûr stricto sensu t’es riche financièrement mais à quoi bon si le  reste ne suit pas ? Tu me diras que l’argent achete beaucoup de chose oui mais jusqu’à un certain point .

@ talon
Dans les mégalopoles de ce genre, les deux cohabitent.  Je parle des années 80 mais c'est encore le cas par endroits.  Maintenant "mon" quartier à Lagos a changé (j'ai été voir sur Streetview): la rue est fermée par des barricades et le quartier est gardé.  Un de ces "ghettos pour riches"...

Il n'y a quasi pas de "classe moyenne": ou bien tu fais partie de la caste des ultra riches, ou bien tu vis dans la rue.  Ou à peu près.
Tu sais il faut monter très haut dans la richesse pour ne plus "compter ses sous".  Le nouveau riche doit choisir entre une 3ème villa et un yacht.  L'ancien pauvre se croit riche parce arrive à se nourrir et payer son petit loyer avec encore quelques euros sur son compte à la fin du mois.
Ce n'est donc pas si simple.

Je veux dire par là que si la limite entre ces catégories et si difficile à préciser, c'est que c'est très subjectif, il y a la sensation d'être riche qui dépend de plusieurs facteurs: l'environnement social (comme déjà dit), mais aussi notre propre perception, notre échelle des valeurs dans la vie, la dimension des besoins que nous considérons comme indispensables.  Maintenant même un enfant de 10 ans se sent "pauvre" s'il n'a pas son portable, alors que pendant des millions d'années, ils ont été heureux sans cela...
Ce qui m'a le plus frappé au Nigéria, c'est la joie de vivre de ces gens misérables: leurs rires alors que du côté des expat's ce n'était que plaintes, critiques et enfants gâtés... Je caricature bien sûr, mais il y a beaucoup de vrai. Je préférais aller parler avec gens dans la rue qu'avec mes voisins de palier. Ça m'a profondément marqué, je ne vois plus les choses de la même façon.
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À noter que "chez nous", ces dernières années on assiste à une diminution de la classe moyenne au bénéfice des très riches.  Pas seulement au niveau national, mais (comme depuis longtemps) au niveau mondial.

C'est pour cela que je me suis posé la question et que j'ai entamé cette discussion.  Le monde est en mutation profonde, on vit une période historique, et comment faire pour ne pas entrer dans le système qui alime cette fracture entre aisés+riches et pauvres+misérables. Alors il devient important de définir ce qui est le minimum pour bien vivre.
- un toit pour se protéger des intempéries et jouir d'un minimum d'intimité
- une alimentation saine et variée
- une bonne éducation
- des soins de santé accessibles
- une vie équilibrée entre travail et loisirs
(liste non close ?  Complétez!)

Quand on a ça, on peut être pleinement heureux.  On peut avoir une vie sociale riche et épanouissante.  Si on veut toujours plus, c'est qu'on a un problème.  Parfois je me dis que ce problème est qu'on est tous encore "génétiquement" traumatisé par l'insécurité, la famine, la peur de manquer du nécessaire et qu'on ne peut calmer cette angoisse qu'en vivant dans la sur-abondance.

Un grand scandale de notre mode de vie est l'inimaginable gaspillage à tous les niveaux, à commencer par l'obsolescence programmée qui est un véritable crime contre l'humanité.  Un autre est le harcèlement publicitaire qui crée des faux désirs et pousse à consommer des produits mauvais pour notre santé et l'environnement, et des objets de mauvaise qualité ou inutiles.
Nous avons chez nous de plus en plus de faux riches: ils ont une voiture, internet, mais une vie maladivement stressante, une mauvaise alimentation et une vie sociale triste.  Les burnouts, les problèmes physiques et psychiques gâchent leur vie.  Et les pauvres les regardent avec envie...

Oui, c est un truc connu.
Les notions de ''pauvres''et ''riches'' varient beaucoup selon les individus, selon les pays et selon les environnements.
Si je demande à Jean Charles et a deux autres persysi Jean Charles est riche ou pauvre, je n aurai pas UN avis unanime.

Le vivre, c'est tout autre chose que "savoir". Par exemple, si on se contente des images à la TV, on voit des gens effondrés, des enfants qui pleurent. Mais dans la réalité bien sûr ils ont très difficile, mais tu les vois parler entre eux ou avec toi d'une façon plus chaleureuse et joyeuse qu'avec nos compatriotes, et ça me fait réfléchir.

Simplement le "savoir" (je ne dis pas que c'est ton cas, je parle "en général" ou... de moi) est un savoir superficiel. Le vire, c'est en profondeur: tous ces gens deviennent des frères et sœur et pas des images sur un écran qui nous arrachent une larme vite oubliée. ;-)

Maintenant que ce sujet des définitions est clos, je pense que tout a été dit, on peut passer à la suite ?