Ne t’inquiète pas de la récolte, mais seulement de tes propres semailles. Stearns Eliot, prix Nobel
Nous sommes actuellement à une croisée des chemins, et de nombreux signes sont là pour provoquer notre réflexion.
Les scientistes, ceux pour qui seule la matière existe et seuls les faits observables sont réels, viennent d’être mis en déroute, dans une complète déconfiture.
La matière n’existe pas en tant que telle ! Actuellement, de nombreux ouvrages remettent en cause les conceptions scientifiques du siècle dernier.
Ils tendent à placer l’homme d’aujourd’hui devant une seule alternative :
- ou poursuivre une monumentale erreur d’anthropomorphisme béat, ou faire face à une révision, peut-être déchirante, d’un certain confort intellectuel qui nous montrait l’homme parvenu au faîte de la connaissance.
Dans le premier cas, l’homme se croit la seule créature élue de l’univers se permettant de tout asservir, de tout polluer, de tout détruire pour s’assurer la suprématie et se hisser à la hauteur de la situation qu’il convoite, ceci en marchant sur les cadavres de toutes les espèces qu’il a asservies et exploitées, sans aucun respect ni de la vie, ni de l’harmonie de la nature, et sans se demander si les êtres qu’il écrase, exploite ou asservit, n’ont pas comme lui le simple droit à la vie, et oubliant qu’ils ne sont pas au service de cet animal dégénéré qu’est devenu l’homme, utilisant son “intellect dépravé au service de la bête” (Troward).
L’homme est en train de se précipiter la tête la première dans l’abîme d’absurdité qu’il a lui même creusé.
Les cris d’alarme de tous les sages, de toutes les époques, qui sont entendus un instant, mobilisant quelque énergie, comme Carrel dans “L’homme, cet inconnu”, sont vite oubliés tant notre société est régie par des impératifs financiers ou des désirs de domination physique ou intellectuelle.
Certains scientifiques parlent d’instinct chez l’animal pour expliquer ce qui pour eux est inexplicable, et de suggestion ou d’auto-suggestion dans les cas où ils veulent bien reconnaître que le psychisme d’un individu a pu le rendre malade et donc peut le guérir.
Il suffit de savoir que parmi les guérisons “miraculeuses” reconnues à Lourdes, on écarte rigoureusement les cas où il n’y a pas de lésion organique matériellement reconnue, et on appelle cela une attitude scientifique. Il semble donc que Dieu n’ait le droit d’intervenir dans sa création que dans certaines conditions bien définies par nos “têtes bien pensantes”.
Malheureusement pour eux, de plus en plus de faits refusent de se plier aux observations dites scientifiques, et la déroute des matérialistes et complète.
Penser autrement Malheureusement aussi, l’histoire se répète et l’homme n’a pas tiré du passé l’expérience de ses erreurs, ce qui explique peut-être le silence des gnostiques. Toutes les grandes découvertes n’ont été reconnues que tardivement, et les grands découvreurs ont été persécutés et traités de fous, tant il est dans la nature de l’homme de reléguer au rang de la pathologie tout ce qu’il ne peut, dans son monstrueux orgueil, ramener à son niveau.
Charon nous dit : “les scientifiques actuels sont incapables de penser métaphysique, car il leur manque cette dimension” et leur manque de modestie leur fait déclarer que tout ce qu’ils ne peuvent voir, concevoir ou comprendre, n’existe pas.
Cette attitude, commode pour leur amour-propre, leur permet de continuer à se taper la poitrine en disant : “nous sommes les plus grands, les plus intelligents et les plus forts”.
Charon vient tempérer leur enthousiasme en leur disant que l’esprit seul fait son expérience et que le constructeur restera toujours supérieur à la machine construite; et qu’au fond, l’homme se comporte comme un ordinateur qui aurait décidé de vivre sa vie, piètre comparaison pour ce Dieu de l’univers que se croit l’homme !
L’homme devrait penser qu’il n’est là que depuis peu de temps et que si la nature est capable de créer des milliers de glands pour un seul chêne, il est possible que des milliers de planètes fassent actuellement l’expérience de l’homme et que notre civilisation soit parmi les “déchets de cette gestation”.
Voici notre orgueil ramené à des plus justes proportions. Au moment où l’homme, debout sur son tas de fumier, s’apprête à pousser un joyeux cocorico, la nature le confronte à des situations inextricables.
Il faut donc choisir : ou l’homme est un animal amélioré — et on peut encore se demander où est l’amélioration — et son manque de sagesse le fait courir à sa perte, ou bien il se reconnaît à la fois comme esprit et matière et, dans ce cas, il accepte de donner une part à l’esprit, ce qui lui permettra de s’ouvrir à une nouvelle dimension.
Sa conscience ira en s’élargissant et il finira par comprendre et croire ce que lui disent les sages : “qu’il fait partie de l’univers, qu’il est un avec tout ce qui vit, que lorsqu’il souille, exploite, salit et torture, c’est lui-même qu’il traite ainsi”.