Le débarquement du jour le plus long

Je viens de voir sur Arte un documentaire sur le débarquement et j'en suis bouleversé car il est loin de l'image magnifiée qu'en ont donnée les politiciens et les media. L'imprécision des bombardements est telle que les bunkers allemands ne sont pas touchés, d'où 10000 morts sur la plage d'ohama, 20 000 civils du fait des bombardement non ciblés de Caen et sa destruction complète La très mauvaise entente entre les soldats anglais et les américains, qui persistaient à séparer les noirs des blancs, des avions alliés qui déversent des milliers de tonnes de bombes pour détruire les positions allemandes mais faute de précision tuent leurs propres soldats au sol, qui fous de rages, tirent sur leurs avions, l'hésitation de généraux américains qui au lieu d'investir Caen et d'en chasser les allemands a préféré attendre, si bien que les allemands ont pu se reconstituer, le manque d'informations sur le bocage normand qui a empêcher le déplacement des chars qui devaient emprunter les routes, si bien que des milliers ont été détruits et bien sûr leurs servants, finalement les troupes alliées encerclent Caen, mais faute de pousser leur avantage jusqu'au bout, laissent un couloir que les allemands vont emprunter pour évacuer 200000 soldats et aller défendre l'Allemagne, des soldats alliés qui pillent et volent. Du côté allemand, la wermacht auraient pu résister facilement si Hitler avait écouté les conseils de ses généraux, mais il en a fait qu'à sa tête, d'où tout de même l'avance des alliés.
Bref, du côté alliés, des généraux incapables, des officiers amateurs, des soldats démoralisés et du côté allemand, l'entêtement de Hitler, qu'on n'a pas osé réveiller la nuit du débarquement, et du coup, des dizaines de milliers de morts.

Bref, tout ça à cause de la bêtise des généraux, des mensonges et de la propagande.

Tu as vu le film "Il faut sauver le soldat Ryan" ?

Le débarquement à été une véritable boucherie.

Sans Hitler les alliés aurait perdu la guerre.

Ce n'est pas particulier à cet épisode, voir Verdun, Stalingrad... dès qu'on gratte un peu, toute guerre un peu dure, de haute intensité comme on dit, comporte ce genre d'horreurs et d'aléas. Pour les "tirs amis" (par son propre camp), rien que pour les USA (mais ce n'était pas mieux ailleurs),  

Première Guerre mondiale : 10 % des blessés au combat ;
Seconde Guerre mondiale : 14 % des pertes totales ;
Guerre de Corée : 7 % des pertes de la 25e division d'infanterie des États-Unis ;
Guerre du Viêt Nam : Entre 11 et 14 % des pertes ;
Invasion du Panamá par les États-Unis : Entre 5 et 12 % des blessés au combat, 13 % des tués au combat ;
Tempête du désert : 15 % des blessés au combat, 24 % des tués au combat.
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Tir_ami)

Oui, j'ai vu "il faut sauver le soldat Ryan", triste à mourir, malgré qu'on l'ait effectivement sauvé.

Tchar, que toutes les guerres soient des boucheries ne me console pas, ce que je n'ai peut-être pas mis assez en exergue, c'est qu'on a magnifié le débarquement, comme s'il avait été une promenade de santé.

C'est vrai, Greg, sans l'entetement d'Hitler, il est bien possible que les alliés auraient perdu la guerre.

geveil a écrit:

Tchar, que toutes les guerres soient des boucheries ne me console pas, ce que je n'ai peut-être pas mis assez en exergue, c'est qu'on a magnifié le débarquement, comme s'il avait été une promenade de santé.  

Il ne me semble pas qu'on l'ait jamais présenté comme une "promenade de santé". J'ai toujours vu exalter l'héroïsme et l'abnégation extrêmes. Ce qu'on ne disait pas, qu'on dit encore très peu, c'est comment cet héroïsme et cette abnégation ont pu être obtenus, bourrage de crâne, entrainement forcené, et aussi dopage au sens strict (amphétamines : benzédrine d'un côté, pervitine de l'autre).

Sans oublier, bien souvent, quoique plus côté allemand qu'alliés occidentaux et encore bien plus dans l'Armée Rouge, la terreur, un pas en arrière et on te fusille (au passage, il y a eu presque autant de fusillés dans la seule 62ème armée soviétique de Tchouikov et la seule bataille de Stalingrad que dans toute la Wehrmacht et sur tous les fronts de toute la guerre).

tchar a écrit:

il y a eu presque autant de fusillés dans la seule 62ème armée soviétique de Tchouikov et la seule bataille de Stalingrad que dans toute la Wehrmacht et sur tous les fronts de toute la guerre

 Quelle horreur! Au passage, dans le documentaire que j'ai regardé, on disait que les américains étaient peu au fait des horreurs nazies et du coup peu motivés. Quant à l'entraînement, je crois me souvenir qu'il n'a pas été forcené, on voit beaucoup d'images où les soldats attendent en jouant aux cartes.  Peut-être peut on le revoir en postcadt sur Arte.
Mais bon, l'impression que j'en retire, c'est que la préparation n'a pas été au top. Ce que je trouve le plus triste c'est qu'on puisse mourir à cause de l'imprécision des aviateurs ou des artilleurs de son camp.

geveil a écrit:

Quant à l'entraînement, je crois me souvenir qu'il n'a pas été forcené, on voit beaucoup d'images où les soldats attendent en jouant aux cartes.

Un entrainement, les "classes", ce n'était quand même pas vingt-quatre heures sur vingt-quatre mais néanmoins très dur, surtout pour les troupes d'élite. Voir par exemple A l'ouest rien de nouveau. Je recommande le livre Le soldat oublié, de Guy Sajer, Français mais de mère allemande qui s'est pour le coup trouvé engagé dans la Wehrmacht sur le front de l'est. C'est insoutenable dès l'entrainement. Et il n'avait aucune sympathie pour le nazisme, mais il a été tellement imprégné de la camaraderie guerrière qu'il n'a pu ensuite s'empêcher de l'exalter dans ses BD de Coeur Vaillant (mes préférées dans mon enfance). Son héros, un troubadour-chevalier, avait, quand il était en armure, un casque bizarre, qui me gênait. C'était dysfonctionnel quelque part. J'ai compris beaucoup plus tard qu'il dérivait du casque de la Wehrmacht. Il a ensuite, sous le nom de Dimitri Lahache, eu encore plus de succès avec la série du Goulag, un peu ambivalente aussi.

Mais c'est fou tout ce que tu sais, j'ai fait des études de maths sup, je savais résoudre une équation différentielle, réduire une matrice, calculer une intégrale, traiter un problème de géométrie dans l'espace, etc, mais en matière littéraire, j'ai beaucoup lu mais ne retiens pas les détails, nom du livre, de l'auteur.  Je ne sais qui a dit " La culture est ce qui reste quand on a tout oublié", si c'est cela,je dois être très cultivé.  Je viens de m'apercevoir que cette formule ressemble à ma signature.

tchar a écrit:

Je recommande le livre Le soldat oublié, de Guy Sajer, Français mais de mère allemande qui s'est pour le coup trouvé engagé dans la Wehrmacht sur le front de l'est. C'est insoutenable dès l'entrainement. Et il n'avait aucune sympathie pour le nazisme, mais il a été tellement imprégné de la camaraderie guerrière qu'il n'a pu ensuite s'empêcher de l'exalter dans ses BD de Coeur Vaillant (mes préférées dans mon enfance). Son héros, un troubadour-chevalier, avait, quand il était en armure, un casque bizarre, qui me gênait. C'était dysfonctionnel quelque part. J'ai compris beaucoup plus tard qu'il dérivait du casque de la Wehrmacht. Il a ensuite, sous le nom de Dimitri Lahache, eu encore plus de succès avec la série du Goulag, un peu ambivalente aussi.

C'est un livre que j'ai lu en 1972 ( c'est dire le temps qui passe...) à l'époque j'avais 20 ans, j'ai acheté ce livre au cours d'une Perm en passant à St Lazare...
Un livre bouleversant par sa brutalité et la naïveté de son auteur... Par ex en montant sur le front de l'est il " visite" le ghetto de Varsovie avec ses camarades....
Puis la suite dans une odyssée surréaliste au pays de l'horreur....

Mais comment Dieu, s'il existe, peut-il encore supporter de telles souffrances? Serait-ce Alan Watts dans son livre "Être Dieu" qui aurait compris:

Citation :

" Ce qui apparaissait autrefois comme la souffrance et le mal, est compris maintenant comme le jeu de cache-cache de Dieu."( page )
«  Il est pourtant évident que la vie, considérée comme un système d'organismes s' auto-détruisant en se nourrissant de lui-même, " veut" la souffrance tout autant qu'elle veut le plaisir. Il s'ensuit que maîtriser sa vie revient à admettre, à rendre consciente la secrète préoccupation que l'on a pour l'extase à travers la douleur. (p.128 )  »

Greg a écrit:

Sans Hitler les alliés aurait perdu la guerre.

Tu peux dévelloper cette afirmation ?

florence_yvonne a écrit:

Greg a écrit:

Sans Hitler les alliés aurait perdu la guerre.

Tu peux dévelloper cette afirmation ?

Je l'ai dit dans mon message, d'après le documentaire , Hitler n'a pas écouté les conseils de ses généraux sur le terrain, comme Romel, je ne me souviens plus des détails, mais regarde le film en poscadt sur Arte.

Des espions ont réussi a convaincre Hitler que le débarquement aurait lieu en méditérannée, noamment Sète et Marseille.

Il n'y a qu'a voir les bunkers présents sur les plages. (quoique la pluspart à disparu)