J'aime cette rubrique

Bonjour,

L'intellectualisme .... Pourquoi je ne l'aime pas ...

Une idée vient à vous et entre dans votre système de pensée. Elle va naviguer en vous, dans votre esprit et venir rebondir sur vos savoirs, liés entre eux par vos vérités.
Le système de pensée s'inscrit en nous, dans notre psyché, dans nos chairs.
Ce système est un complexe mappage principalement construit sur nos expériences de vie.
Le réseau d'informations ainsi mit en place va avoir toute sa logique consciente et maîtrisée et toute sa logique .. inconsciente, folle de liberté.

Que fait l'intellectualisme ?
L'intellectualisme garde les idées dans la conscience réfléchie, refusant le débordement émotionnel.
Alors on va faire rebondir l'idée au travers de nos savoirs conscients et admis.
Si la conscience est un volume d'idées capable de grandir ou de rétrécir, l'intérieur de la limite de nos consciences est texturée en miroir.
La réflexion
Les idées se réfléchissent sur elles-même, les savoirs se renvoient leurs avoirs.
Toujours, l'intellectualisme renvoie les mots sur les mots. Les uns sur les autres et les autres sur les uns.
Une idée complexe et difficile à appréhender par le savoir humain va générer une forme d'intellectualisme brouillon la poussant à la répétition, aux rebonds infinis puisque la question n'a pas de réponse finie alors elle circule en boucle, toujours contenue dans la réflexion ....

L'intellectualisme refuse de sortir de sa réflexion consciente.

Ce que ne sait pas l'intellectuel ..
C'est que la conscience n'a pas conscience de l'inconscience.
Et quand l'idée traverse la conscience, elle s'en échappe aussi.
Une idée est globale en soi et pas limitée à ce que la conscience peut appréhender.
Si cette idée vient déranger le jeu des miroirs ... ce jeu qui se renvoie toujours sur lui-même dans un contentement appréciable de l'être abouti, fort de son savoir.
Venir perturber ce savoir si chèrement acquis à force de prise de tête, va fatalement remettre en cause l'estime même de nos personnes.
Nous savons ce que nous savons parce que nous sommes ce que nous croyons être.
Bousculer l'estime de soi va générer de l'émotion. Cette émotion va devenir sentiment !
Le sentiment est une compréhension de l'émotion, plus l'émotion générée sur la base d'une idée est puissante, plus le sentiment sera fort.
Ce sentiment va pousser l'intellectuel dans un jeu de miroir qui cédera sous la pression d'une émotion trop puissante ... même si cet intellectuel pense rester zen en toute situation, maitre de soi, self-contrôle.
Nous contrôlons ce dont nous sommes conscient.
Notre inconscience parle au travers de notre conscience en utilisant le savoir et l'imbriquant pour se donner raison.
L'intellectualisme conserve les idées dans la conscience, dans la salle aux miroirs, où la seule chose qu'on voit est l'image de nous-même ... notre par être ...
L'intellectuel garde sa raison
Du moins .. le croit il ...

liv a écrit:

Ce que ne sait pas l'intellectuel ..
C'est que la conscience n'a pas conscience de l'inconscience.

Ben oui et cela depuis Freud...

Le Savant est dans la pièce

J'aimais ma vie.

Le bon docteur entre dans son cabinet où il pourra recevoir le bon patient.
La patient entre dans le cabinet secret où officie le grand praticien.
"Bonjour .. J'ai mal"
Le bon praticien se lève alors. Il exécute de savantes gesticulations dansantes autour de ses outils divinatoires.
Il écoute le corps, en fais le scope.
Savant il est. Il sait quoi entendre, quoi comprendre, quoi dire.
Alors, il donne sa bonne parole a ce pécheur de la vie qui ne sait pas ce qui ne va pas.
"Fais ainsi, je te promets un mieux être"

Heureux et soulagé de cet augure, le patient ira faire sa pénitence en écoutant et respectant la bonne parole.
Heureusement pour lui, le Savant était dans la pièce.

Le bon praticien avance ainsi tout au long de sa vie.
Chaque instant, lui conférant toujours plus de bonnes paroles, de convaincus, d'importances, de charisme, de pouvoirs.

Fatigué de toute cette vie de labeur et voulant profiter de toute sa richesse accumulée, le bon praticien cède sa place à la jeunesse.
Sorti de son cabinet, plus de patient, plus de bonnes paroles à distiller, plus d'importance reçue, plus de charisme à  répandre, plus de pouvoirs.
Zut
Le pouvoir rend fou et tous ceux qui y goûtent ne savent plus s'en passer. Il y a là, une telle reconnaissance de notre existence. Notre besoin existentiel premier s'en trouve comblé au-delà de l'espoir. C'est enivrant. C'est dopant. C'est droguant. C'est addictif ..........

Alors comment notre bon praticien va t'il réussir à remplir son besoin de pouvoir, s'il n'a toujours pas compris que ce besoin est exagéré, et donc abusif ?

Il cherchera sa pièce où enfin, il sera le Savant dans la pièce.
Et là, nul ne pourra plus jamais (!) lui prendre sa pace.
Normal, il sait ! Bien mieux que tous les autres ici présent .. puisqu'il est le Savant dans la pièce.
Rien, il n'a à apprendre des autres. Tout, il a à apprendre aux autres.
Normal, il est le Savant.
"Tais toi et écoutes. Je connais beaucoup de choses. Je suis très savant. Je sais"

Mais sait il qu'il se trompe ?
Pourquoi ne peut il pas se tromper ?
Parce que, s'il se trompe alors quelqu'un dans la pièce est ... plus savant que lui ....
et ça, c'est impossible !
Il est le Savant dans la pièce !!

liv a écrit:

C'est que la conscience n'a pas conscience de l'inconscience.

L'inconscience a conscience de la conscience

Une histoire indirectement vécue.

Une patiente va voir le docteur car elle à très mal au coté droit, le grand manitou lui dit, vous allez passer une IRM, la patiente obéit et passe l'examen, le grand manitou lui dit, il faut faire une biopsie, la patiente passe l'examen, le grand manitou dit, ce n'est pas bon, vous avez un cancer du pancréas, on va essayer une chimiothérapie, la patiente accepte le traitement.

Après deux ans de traitement intensif, la patiente est morte, elle pesait 38 kilos pour 1 mètre 70.

C'était ma sœur.

Excusez si je plombe un peu l'ambiance.

florence_yvonne a écrit:

Après deux ans de traitement intensif, la patiente est morte, elle pesait 38 kilos pour 1 mètre 70.

C'était ma sœur.

oui il aurait pu lui dire qu'elle ne pourrait que prolonger dans la souffrance de quelques mois sa vie, et lui présenter la possibilité de la quitter quelques mois avant, mais dignement, et sans souffrir

Citation :

Excusez si je plombe un peu l'ambiance.

tu ne plombes pas l'ambiance, c'est juste la "vie", mais c'est un vrai sujet de savoir comment la quitter

J'espère que si cela m'arrive, la loi aura changé, pour que je ne souffre pas inutilement 6 mois de plus pour rien, et ne pas infliger à mes proches de souffrir eux aussi 6 mois de plus

Et si la manif pour tous considère que c'est un grave péché qui me mènera en enfer, peu importe, j'en ai déjà pas mal d'autres pour ça :) et si j'ai assez de force dans mes mains, ça sera juste pour leur dire

Si vous saviez combien elle a souffert, il n' a pas de mot, elle a été tellement courageuse.

Ta soeur te poursuit inlassablement depuis que je te connais (presque 10 ans). Ce discours, je l'ai déjà lu de ta part des dizaines de fois. Un jour, tu comprendras que tu dois arrêter et tu feras ton deuil. Maintenant, je peux t'abandonner ce fil si tu le veux.

Non, tu as ta place ici, si je reparle de ma sœur, c'est parce que le 13 mai de cette année, cela à fait dix ans qu'elle nous a quitté et nous étions si proches.

J'ai fait paraître un encart dans le journal.