LES FINANCE DE AMMA. ELLE DEVERSE QUE 1% POUR LES PAUVRES D INDE LE RESTE DANS DES BUISENESS D APPARENCE HUMANISTE LUI RAPPORTANT ET UNE AUTRE PARTIE DISPARAIT
comptes qui font polémique…
10 millions de repas par an sont distribués en Inde, 100 000 logements aux sans-abris, 100 000 bourses
d’études aux élèves défavorisés… indique le réseau international d’organisations humanitaires
Embracing The World fondé par Amma. Mais lorsqu’on se base sur la déclaration de reçu de fonds de
l’étranger (Foreign Contribution Registration Act), publiée sur Internet par le Ministère des Affaires
Intérieures de l’Inde *, qui sert à contrôler les flux d’argent en provenance de l’étranger, pour la période
allant d’avril 2013 à mars 2014, seuls 0.69 % des sommes récoltées en Occident par l’organisation des
tournées sont réellement consacrés aux œuvres humanitaires. Respectivement 44,13% et 13,82% sont
investis dans des projets d’éducation et de santé en très grande partie lucratifs et réservés à une élite (A
titre d’exemple, pour s’inscrire dans l’une de ses écoles de mécanique, il faut débourser environ 3000
euros :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] 41,37% par contre disparaissent dans le
trou noir de « autres usages ».
* Source :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (on consultera aussi
en français pour une vision critique d’Amma
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] )
Pour compléter à propos de Gail, signalons que la censure va jusqu'à la police en Inde, qui
traque sur internet ceux qui achètent le livre Holy Hell. Un article du Times of India l’explique
clairement. On peut le retrouver commenté toujours sur le même site d’Embezzling the world,
d’août 2014. Il cite un article récemment paru de MG Ramakrishnan dans India Today, un des
magazines les plus connus en Inde. Il commence par reconnaître ce que l’ashram a toujours
dénié, c’est qu’il maintient une cellule qui surveille constamment le net pour essayer
d’éliminer les parutions qui critiquent Amma et son organisation. En cela, cette dernière
ressemble fort aux sociétés multinationales qui ont le même type de groupe agissant
constamment pour blanchir la réputation, malgré les sombres histoires dans lesquelles elles
sont régulièrement impliquées.
Approfondissons à présent la question des finances d’Amma :
Amma-Dieu ou Amma Mammon ? Quelques éclairages sur les complications
financières du mouvement de Mâtâ Amritânandamayî.
Nous nous fonderons pour cette partie sur le blog Embezzling the world, avec son équipe qui
réalise un travail tenace et fort bien documenté de journalisme d’investigation. Leur nom signifie « Tromper le monde » et est une pointe à la publicité de l’ashram de son mouvement
intitulé Embracing the World. Ils expliquent par exemple dans un de leur blog comment aller
regarder directement en ligne la déclaration pour 2013-2014, parue officiellement en
décembre 2014. Il y avait un simple lien auparavant, mais celui-ci était si embarrassant pour
l’organisation que c’est probablement cette dernière qui a réussi à le faire disparaitre. Il
semble qu’ils soient professionnels de ce petit jeu ayant des employés dévoués qui se chargent
de faire disparaître autant que possible les pages web embarrassantes à leurs yeux, pour une
raison ou pour une autre. Il faut maintenant passer par un processus plus fastidieux.
Cependant, il est important que cette possibilité d’aller vérifier les comptes directement et par
soi-même soit là, sinon les partisans d’Amritanandamayi pourront toujours jouer à l’autruche
et ne pas voir les réalités en prétendant qu’il ne s’agit que de rumeurs mal intentionnées et non
prouvées. La première ligne de défense des croyants remis en question à propos de
l’idéalisation de leur maître, c’est de d’essayer d’affirmer que les allégations contre lui ou
elles sont fausses. Manque de chance, pour ce qui est de ces 1 % environ seulement consacrés
au soulagement de la pauvreté et des désastres naturels pour tout l’argent qui vient aux
mouvements d’en dehors d’Inde, on peut vérifier facilement sur la page du ministère indien et
je l’ai fait.
En pratique, on peut se connecter soi-même sur le site du Ministère de l’intérieur indien
qui donne officiellement les sommes reçues de l’étranger par chaque organisation. On peut
utiliser le lien direct,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ou, s’il ne fonctionne pas, on
prend celui plus général du Ministère de l’intérieur comme
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] on clique à
droite sur e-governance service, puis sur FCRA, puis on remplit «block-year » 2013-2014, et
comme état le Kerala. La page avec la longue liste de toutes les organisations du Kerala
s’ouvre, on peut faire une recherche du mot « mata » ou « Amrita », ou descendre la liste vers
le 800e
nom en cherchant celui qui commence par « mata ». Ensuite on clique sur le bouton
«view », et une fenêtre pop-up apparaît. Les navigateurs habituellement vous demandent si
vous l’acceptez, sauf Google chrome qui ne prend pas du tout ce genre de fenêtres, il faut
donc passer par un autre type de navigateur. Arrivé sur cette page, on verra facilement les
revenus totaux de l’année, et le montant, à la dernière ligne, de ce qui est de donner pour le
soulagement de la pauvreté et le soulagement des désastres naturels. Si on fait le calcul, on
tourne donc autour de 1 %.
Voici les chiffres exacts :
Total reçu en roupies : 331.610.913,46 (les deux derniers chiffres sont les centimes)
Ce qui donne en dollars si on estime le dollar à 70 roupies environ 4.72 millions dollars.
La partie pour soulager la pauvreté : Poverty relief and management disaster ne représente
que 3.898.214.00 Rps soit 1.1% du total.
D’habitude, l’organisation reçoit de l’étranger chaque année entre 10 et 20 millions de
dollars, cependant en 2013-2014, sans doute à cause des scandales, les chiffres ont diminué de
moitié et sont entre 4 et 5 millions. C’est comme si l’organisation était rongée par le cancer du
doute. Elle donne pour le soulagement de la pauvreté entre 0 et 10 pour cent par an. Par
contre, chaque année, le MAM (Mata Amritanandamayee Math) reçoit entre 40 et 50% des
donations, et on ne sait pas vraiment ce qu’il fait de cet argent. C’est comme un grand trou
noir.
L’argent donné pour la construction et la maintenance de l’hôpital AIMS ou des écoles et
universités est plus clair. Cependant, on peut constater qu’il y a une université d’ingénierie, de
médecine, et une série d’écoles. Il s’agit pour plusieurs de ces écoles de CBSE, ce sont les grandes écoles privées indiennes, qui visent un public riche et sont en général des plus
rentables. Beaucoup d’investisseurs privés se lancent dans ce genre de projets.
Le blog Embezzlingtheworld explique ensuite qu’on trouve aussi les intérêts de capitaux
placés à l’étranger qui s’élèvent chaque année de deux à cinq millions de dollars. Pour
continuer sur cette lignée, si nous supposons que le taux moyen d’intérêts pour le capital
d’Amma à l’étranger est de 5 %, peut-être seulement 2 ou 3%, cela veut dire que le capital
produisant ces intérêts, se situe au bas mot entre 40 et 60 millions de dollars. Le site
Embezzling the World a essayé d’évaluer par différentes grilles d’analyses la fortune
d’Amma. Dans un de ses blogs de début 2014, il avance le chiffre de 300 millions de dollars
environ.5
C’est là que nous en venons au point central de cette partie sur les finances d’Amma, qui
est la question éthique : les gens lui font des donations de bonne foi de par le monde pour son
travail humanitaire envers les pauvres de l’Inde. À quoi servent à ceux-ci ces 40 à 60 millions
de dollars qui sont gelés à l’étranger, et des sommes peut-être encore plus considérables en
Inde ? Ils ne sont finalement bloqués que pour augmenter le sentiment de sécurité d’Amma et
de son associé depuis le début, qu’on appelle le Big Swami, officiellement
Amritaswarupanananda, et du petit groupe du cercle interne qui a la main mise sur ces
finances. Combien de souffrances des vrais pauvres en Inde ces sommes pourraient-elles
soulager ! Pourtant Amma flanquée toujours et encore de son acolyte Big Swami se pavanent
sur les scènes de la planète, encadrés par un système de publicité assourdissant et se
présentent comme des icônes du travail humanitaire. Il n’y a pas besoin d’être agrégé
d’économie pour comprendre que la tromperie est grave. Certes, elle peut se tirer de justesse
des sanctions juridiques en argumentant qu’elle n’est pas une O.N.G. ordinaire, mais un
ashram, bien qu’il faudrait aller regarder les statuts juridiques précis. Ce qu’on lui donne est
donné à Dieu, et comme elle croit être Dieu, elle peut en faire ce qu’elle en veut – ainsi pense-
t-elle. Mais ceci contredit à l’évidence les motifs mêmes pour lesquels elle quête. Le lecteur
doit comprendre que l’analyse critique des revenus de l’organisation n’est pas quelque chose
d’inspiré par la jalousie, mais par un sentiment inné de justice et de défense des pauvres de
l’Inde. Faire en sorte que tout simplement, l’argent qui était donné pour eux leur parvienne.
Une autre tromperie de l’organisation d’Amritânandamayî est suffisamment énorme pour
qu’elle vaille le coup d’être rapportée ici : on la trouve décrite en détail dans le blog intitulé
« un dollar = une roupie » du site Embezzling the world. L’équipe d’investigation a repéré
cette chose intéressante. L’organisation américaine de Direct Relief soutient beaucoup les
actions humanitaires d’Amma. Mais quand on compare ce qui est envoyé et ce qui est reçu
officiellement, il y a des « coquilles » qui sont intéressantes : les Américains ont envoyé
750730 $ le 6 septembre 2006 et le Math de Mata Amritânandamayî n’a reçu que 750 000
roupies, soit environ 70 fois moins. Juste une petite erreur d’attention entre dollars et roupies,
tout le monde peut se tromper… Où sont passés les autres 69/70èmes ? Dieu seul le sait, s’il
le sait ! Dans un pays normal, de tels détournements de fonds entraîneraient des peines de
prison ferme pour les responsables. Mais en Inde, les ashrams paraissent être le jardin du bon
Dieu, et il semble que le fisc lui-même ait peur d’aller s’y promener. Un autre mythe à
déboulonner : le grand hôpital d’Amma près de Kochi au Kerala, l’AIMS, serait
principalement consacré au service des pauvres. On lira des explications intéressantes là-
dessus sur le même site, dans le blog Free health care at AIMS for the poor.
Amma a certes donné de belles sommes pour le tsunami, et semble après dix ans avoir eu
envie de reprendre cette bonne habitude en donnant 27 millions d’euros au gouvernement
pour installer des toilettes. En l’Inde, il y a des centaines de millions de familles pauvres qui
n’en ont pas, et il y a des programmes gouvernementaux pour les aider financièrement à s’en
munir. Et justement, c’est là qu’on peut voir la générosité de ces « donations » avec un grain
de sel, car le mouvement d’Amma sera au bien sûr employé pour superviser l’édification d’un
grand nombre de toilettes, et s’il en fait un bon nombre, il risque fort d’être gagnant. Pour les
évaluations détaillées on se reportera directement à
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] je ne suis pas
journaliste d’investigation, mais je pense à lire ce qu’ils trouvent et à l’intégrer à ma réflexion.
Cela s’appelle en termes simples : « Ne pas jouer à l’autruche ».
Quand une O.N.G. a moins de 80 % de ce qu’elle reçoit qui parvient aux œuvres
humanitaires dont elle s’occupe, c’est-à-dire plus de 20 % de « frais de fonctionnement », on
commence à la soupçonner de malhonnêteté, et on cesse de lui donner. Dans le cas d’Amma,
si l’on suit les chiffres on ne peut plus objectifs du FCRA du Ministère de l’Intérieur de 2013-
2014, il y a 99,41 % de « frais de fonctionnement » puisque simplement 0,69 % est pour le
natural disaster and poverty relief, le soulagement de la pauvreté et des victimes de
catastrophes naturelles qui est un des grands motifs des quêtes d’Amritanandamyî de par le
monde. Il n’y a pas besoin d’être agrégé d’économie pour comprendre cette analyse.