Merci à la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation) d’avoir appelé à interdire ma conférence débat à Lausanne ce 5 mai sous le titre « USA, guerre, terrorisme et médiamensonges ».
Vous avez ainsi montré que votre appellation est trompeuse : l’objectif - parfaitement légitime - de combattre le racisme contre les juifs est en fait utilisé par vous comme couverture pour défendre la politique des Etats-Unis et d’Israël. Ce qui n’est pas du tout la même chose : de nombreux juifs dénoncent cette politique, exactement comme je le fais. Ainsi, les choses sont claires. Merci !
Vous avez également montré votre crainte que le grand public connaisse les médiamensonges et les stratégies secrètes de la CIA qui ont a maintes fois utilisé des forces fanatiques et terroristes pour déstabiliser certains pays (Afghanistan, Yougoslavie, Irak, Libye, Syrie…). Ainsi les choses sont claires. Merci !
Pour justifier votre « fatwa », vous m’avez traité de « conspirationniste » dans le quotidien Le Matin (15 avril). Mais pour prouver cette accusation vous n’avez avancé aucune preuve, cité aucune phrase d’un de mes livres, articles ou vidéos, donné aucun argument de fond. Les gens qui m’ont lu savent que votre accusation est ridicule. Vous visez juste à effrayer ceux qui ne me connaissent pas encore. Ainsi, vous prouvez que la vérité et le débat vous font peur. Merci !
Pour éviter que le public s’interroge sur la politique des USA, vous avez soigneusement omis de citer mes sources : dans mon livre « Je suis ou je ne suis pas Charlie », toutes mes sources proviennent de documents et déclarations officielles des… Etats-Unis. Ce sont en effet Zbigniew Brzezinski (conseiller de Carter), James Baker (ministre des Affaires étrangères de Bush père) et Hillary Clinton qui ont reconnu les liens entre les USA et Al-Qaida. En le taisant, vous attirez l’attention sur le fait que nous avons tous intérêt, en tant que citoyens soucieux de la vérité, à nous informer au-delà des clichés et des silences de la grande presse. Merci !
Vous m’avez aussi traité de « soutien des dictateurs ». Un lecteur non averti pourrait penser que je serais donc complice des despotes d’Arabie saoudite ou du Qatar. Mais non, ceux-là, ce sont vos amis et alliés discrets. Pour cet aveu, merci !
Vous prétendez, sans preuves encore, que j’aurais soutenu la dictature en Libye ou en Syrie. J’ai pourtant écrit le contraire dans mon livre « Libye, Otan et médiamensonges » ou dans ma préface au livre « Syriana » de Bahar Kimyongür. Comme beaucoup de gens, j’estime que les revendications démocratiques y sont légitimes, mais que c’est aux peuples eux-mêmes à les faire triompher et non à l’Otan qui n’est pas une organisation humanitaire mais une armée servant les seuls intérêts des puissances occidentales. La guerre n’est pas la solution, elle aggrave la situation partout. Et la Charte de l’ONU tout comme le droit international interdisent de recourir à la guerre sauf si on est soi-même agressé. Franchement, vous trouvez que l’Occident a amélioré la situation des Irakiens, des Libyens et des Syriens ? En cachant mon travail réel, vous avouez la faiblesse de votre position et vous incitez le public à chercher la vérité dans les textes. Merci !
Vous cachez soigneusement au public le contenu réel de mon livre mentionné. Mais quand votre ami Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, déclare qu’Al-Nosra, c’est-à-dire donc Al-Qaïda, fait « du bon boulot en Syrie » (Le Monde, 13.12.2012), n’avoue-t-il pas que votre camp recourt aux pires instruments ? Pour cet aveu, merci !
Vous prétendez aussi que je serais complice de tendances d’extrême droite. Pour faire croire à ce bobard, vous cachez effrontément mes articles critiquant l’extrême droite, publiés sur mon site Investig’Action. Franchement, avec la montée de l’extrême droite en Israël et les attitudes de plus en plus racistes envers les Palestiniens, y compris de la part de ministres influents, vous n’êtes pas gênés ? Vous montrez que ce qui vous motive, ce n’est pas la lutte contre le racisme, mais la défense inconditionnelle des politiques coloniales et d’apartheid de l’Etat d’Israël. Merci !
Vous avez réussi à faire annuler la réservation de la salle par un député suisse, pourtant connu pour se revendiquer de la gauche. Ce faisant, vous démontrez la puissance du lobby pro-Israël en Suisse comme dans d’autres pays européens et vous montrez l’importance pour les citoyens de se mobiliser pour la démocratie ici contre les influences occultes et les intimidations. Et pour la démocratie en Palestine avec une mobilisation encore plus forte. Merci !
Vous avez réussi également à semer la panique dans ce titre ridicule du Matin « Symbole de la démocratie menacé » ! Ainsi, le simple fait que je parlerais, comme bien d’autres conférenciers, dans la salle louée par le Grand Conseil Vaudois à Lausanne suffirait à menacer la démocratie ! Vous prouvez ainsi que vous craignez la liberté d’expression. Comme George Bush ou Netanyahou, vous visez juste à flanquer la trouille aux gens et les empêcher de réfléchir par eux-mêmes. Pour cet aveu, merci !
Vos thèses sont passées telles quelles dans ce quotidien Le Matin. La journaliste n’a même pas pris quelques minutes pour aller vérifier sur mon site si vos accusations tenaient debout ou pour me contacter et me demander ce que je pensais de votre diffamation. Vous avez ainsi montré aux lecteurs l’importance de multiplier ses sources d’information pour ne pas s’en tenir à une pression dominée par certains intérêts et certains lobbies. Merci !
Auriez-vous en Suisse Romande un tel pouvoir d’influence sur ce journal que la journaliste n’a même pas vérifié votre crédibilité ? Pourtant, votre organisation avait déjà été condamnée en justice pour avoir diffamé un professeur d’université de Genève en le traitant d’antisémite. Vous attirez ainsi l’attention des citoyens sur l’importance de vérifier les liens souvent étroits existant entre des médias et certains intérêts israéliens ou pro-israéliens. Merci !
Vous avez un tel impact sur ce journal que lorsque j’ai contacté la journaliste pour lui reprocher son manque de déontologie, elle m’a écouté très poliment, mais n’a pas pu ou pas voulu en informer ses lecteurs. De tous mes arguments et preuves, absolument rien ne figure dans Le Matin du lendemain (16 avril) ! Elle mentionne seulement que « je conteste formellement être complotiste », ce qui n’a évidemment aucun pouvoir convaincant. Dans sa « rectification », elle a redonné la parole à mes détracteurs et titré en leur faveur. En refusant le titre que j’avais suggéré à mes déclarations, à savoir « Ce n’est pas à Israël de décider qui peut ou non parler en Suisse ». Ces faits tendent à démontrer que les médias ne sont pas libres face à vos calomnies ne reposant sur rien. Merci !
En usant d’intimidation et de diffamation, vous êtes en contradiction avec votre objectif proclamé. Dès lors, je vous propose ceci : comme le débat aura de toute façon lieu, que vous le vouliez ou non, à Lausanne, ce 5 mai 2015, je vous invite à y prendre part. Vous pourrez ainsi démontrer si vous êtes attaché à la liberté d’expression et vous pourrez réfuter mes thèses devant un public qui risque d’être dangereusement influencé par ce que je pourrais dire. Vous aurez ainsi l’occasion d’ouvrir les yeux à tous ces gens qui pourraient croire mes thèses « conspirationnistes » et « dictatoriales », vous ferez donc œuvre utile de clarification et d’éducation publique.
Je vous propose de modifier le titre de ce débat en accord avec vous. On vous donnera un temps de parole égal au mien. Je vous promets que le débat se mènera de ma part de façon polie et correcte, sans interruption, sans chahut, sans insultes. J’espère qu’il en sera de même de votre côté et vous invite à prendre contact avec les organisateurs qui sont d’accord de vous offrir leur tribune.
Bien à vous
Michel Collon
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