astien, 24 ans, de Pont-Saint-Esprit, veut se battre contre les jihadistes.
On l'appellera Bastien (1). C'est loin des regards indiscrets qu'il a souhaité que l'on se rencontre. À 24 ans, ce Spiripontain originaire de la région parisienne a décidé de partir en Syrie se battre aux côtés des chrétiens d'Orient, "victimes incessantes des exactions des islamistes de Daesh contre ses frères", insiste-t-il."Depuis 2011, 250 000 chrétiens sont morts en Irak et en Syrie", insiste celui qui a choisi le christianisme il y a peine trois mois. "Avant je croyais en Dieu, sans y croire vraiment. Mais avec le temps et les événements, j'ai forgé mes convictions."Trois semaines aussi, seulement, que le jeune...
On l'appellera Bastien (1). C'est loin des regards indiscrets qu'il a souhaité que l'on se rencontre. À 24 ans, ce Spiripontain originaire de la région parisienne a décidé de partir en Syrie se battre aux côtés des chrétiens d'Orient, "victimes incessantes des exactions des islamistes de Daesh contre ses frères", insiste-t-il."Depuis 2011, 250 000 chrétiens sont morts en Irak et en Syrie", insiste celui qui a choisi le christianisme il y a peine trois mois. "Avant je croyais en Dieu, sans y croire vraiment. Mais avec le temps et les événements, j'ai forgé mes convictions."Trois semaines aussi, seulement, que le jeune homme s'est engagé sous la bannière de Dwekh Nawsha, une milice chrétienne (lire ci-contre) que Bastien qualifie d'"Armée chrétienne de libération". Elle regroupe des combattants venus du monde entier et serait dirigée par un ancien soldat américain, Brett.
"La France n'a rien à craindre de moi",Bastien.
Une milice
"Dwekh Nawsha (prononcez douek naousha) est le nom pris par une petite milice chrétienne assyrienne mise sur pied pour défendre les villages chrétiens de la Plaine de Ninive ou pour contribuer à reprendre ceux qui sont tombés aux mains du prétendu État Islamique, comme ce fut le cas le 17 août dernier : des miliciens de Dwekh Nawsha (expression araméenne qui signifie "futurs martyrs") ont épaulé les Peshmergas pour reprendre les villages de Telesqof et Batnaya. Cette milice, qui compte une centaine de combattants, a été officiellement créée le 11 août après la tragédie de l’exode des Assyriens de la plaine de Ninive."
C’est ce qu’écrit Daniel Hamiche, journaliste et président de l’association Amitié catholique France/États-Unis. Il a lancé, en 2007, le blog Americatho (aujourd’hui membre du portail de réinformation Riposte catholique).
"Cela fait quelque temps que je cherche à partir. Je prends moins de risques que les jihadistes qui veulent partir, mais les aéroports français étant très surveillés, il faut partir d'un autre aéroport. "S'il ne dit pas précisément quand il partira, on apprendra qu'il s'en ira en groupe avec d'autres personnes de la région. "Ce qui est sûr, c'est que je serai en Syrie pour la grande offensive sur Mossoul lancée par les peshmerga (combattants kurdes, NDLR) et soutenue par les Américains, en juin prochain." Et d'ajouter aussitôt qu'il "n'incite personne à partir. C'est d'abord un manifeste et un cri contre le massacre des chrétiens par les islamistes. On va vers un génocide envers les chrétiens", clame-t-il haut et fort, comme pour se convaincre que la seule solution est d'aller se battre en terre étrangère.
Un désenchantement vis-à-vis de la France
Les risques, Bastien, dit les avoir évalués. "Quand je serai en Syrie, je serai content car Dieu m'aura permis d'aider les chrétiens d'Orient. Je n'ai jamais tenu une arme, mais je sais que nous serons formés sur place. Je ne sais pas quelle mission il me sera assignée, mais s'il faut se battre les armes à la main, je suis prêt." Le jeune homme a même financièrement prévu son voyage. "Un vol pour aller en Turquie coûte 150€ et encore 150€ pour aller jusqu'à Erbil (capitale de la région autonome du Kurdistan, région fédérale autonome du nord de l'Irak, elle se trouve à 77 km à l'est de Mossoul, NDLR), à la frontière turquo-irakienne.""La France n'a rien à craindre de moi. Je veux plutôt vraiment servir à quelque chose en Syrie." Un retour qui s'annonce même hypothétique si l'on en croit ce que nous affirme Bastien. "Je ne reviendrai pas, car après, je veux m'installer en Syrie ou en Irak, me marier et avoir des enfants." "Je ne me sens pas bien en France. Si c'est pour me lever tous les matins et allumer la télévision pour voir des gens se faire massacrer, cela ne sert à rien. Il y a eu l'effet Charlie Hebdo du 11 janvier, et après ? Plus rien. En France on nous parle de liberté d'expression, mais elle n'existe pas." Un désenchantement vis-à-vis de la France, "il y a 3,8 millions de chômeurs ici, qu'est-ce que vous voulez faire ? Je préfère être utile ailleurs" , et d'une communauté internationale qui ne veut pas intervenir là-bas. "Une intervention au sol est nécessaire. On n'est plus en 1933, où on a laissé faire Hitler. On est au XXIe siècle, il faut agir.""On ne parle que de l'Ukraine et l'on oublie les chrétiens d'Orient. Arrêtons de parler, d'agir pour sauver l'Ukraine et laissons-la se débrouiller avec Poutine. Mobilisons-nous plutôt pour sauver les chrétiens d'Orient", clame Bastien, en apologiste d'une nouvelle chrétienté combattante.
(1) Le prénom a été changé, car le jeune homme ne se sent pas en sécurité et craint des poursuites judiciaires de la part du gouvernement français s'il est reconnu et arrêté. La rétention de son passeport depuis la récente loi