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| Sujet: Origines de la Kabbale Sam 2 Aoû 2014 - 13:53 | |
| Aperçu historique de la Kabbale par Alexandre MoryasonOrigines Égyptiennes et Chaldéennes de la Kabbale - Citation :
- A - Moïse et la Kabbale
On accorde au nom « Kabbale » l'épithète « hébraïque » car la Kabbale paraît être, par le jeu de l'Histoire, la Connaissance véhiculée par un seul peuple, les « Hébreux », ceux-ci étant devenus aux yeux du monde les interlocuteurs privilégiés du Dieu Unique, les autres ethnies se trouvant reléguées en une soumission grotesque à un polythéisme primaire.
Sans méconnaître le mérite des « Hébreux » d'avoir transmis au monde cette Ancienne Sagesse, il convient de reconsidérer brièvement les origines de la Kabbale « Hébraïque ».
Celles-ci se résument en une personnalité bien connue : Moïse.
En effet, Moïse fut un Initié des Temples d’Égypte. Il fut élevé par la sœur de Pharaon et était destiné aux plus grands honneurs lorsqu'il apprit, par une machination sordide, qu'il n'était qu'un enfant d'esclaves, ces Isriars qui servaient en Égypte. Les origines de sa naissance furent divulguées et sa place dans la Société égyptienne se trouva dès lors compromise. De plus, à la suite d'une fâcheuse aventure, il tua un Égyptien et dut, pour se soustraire au châtiment, quitter l’Égypte.
Il partit donc et aborda le pays de Madian où il fut accueilli par le prêtre Jethro. Il vécut près de celui-ci pendant de nombreuses années et épousa sa fille, Séphora, qui lui donna deux fils. Jethro avait autrefois étudié à Barzippa (Babylone) ; aussi, conseilla-t-il à Moïse de quitter les collines de Madian et d'aller en Chaldée parfaire ses connaissances, notamment celles qui concernaient la Magie car à cette époque les Prêtres Chaldéens avaient la réputation d'une très grande sagesse et de pouvoir.
Moïse partit donc à Babylone et y étudia pendant quinze ans. Là, lui fut révélé un autre aspect de la Connaissance transmise de l'Atlantide, une première approche ayant été faite dans les Temples d’Égypte, lors de sa jeunesse. Lorsqu'il revint sur cette terre de son enfance, il voulut libérer les Isriars de l'esclavage, projet qu'avait soutenu son beau-père, Jethro.
A cette fin, et dans le but d'impressionner Pharaon, les Prêtres et les masses, il proclama donc que Dieu lui avait « parlé », que le peuple Isriar, en pleine servitude, avait été choisi par Lui pour Le vénérer et qu'il le libérerait! Cette tactique, purement politique, allait devenir plus tard, au détriment même des Isriars-Israélites, le Mythe du Peuple élu.
Que d'incompréhension et de haine, que de sang versé par simple oubli ou ignorance totale : ce n'était qu'une tactique politique !
Comment, en effet, ignorer que les élites égyptiennes et chaldéennes connaissaient très bien l'existence du « Dieu Unique » et que la représentation polythéiste n'était destinée qu'aux masses incapables, car non instruites, d'appréhender le concept de la Divinité !
Comment continuer de penser qu'avant "la révélation" de Moïse, l'Humanité était perdue dans les ténèbres engendrées par la croyance en de multiples Dieux ! Les masses, certes, mais les élites, non. Celles-ci savaient très bien que tous les Dieux, c'est-à-dire tous les Principes Universels, mais aussi toutes les Grandes Consciences évoluant dans le Cosmos, exprimaient et faisaient partie de ce Tout Ineffable appelé « Dieu ».
Ainsi, le monothéisme n'était-il pas et n'est-il pas l'apanage des Isriars-Israélites mais le mérite de ceux-ci réside dans le fait que les masses elles-mêmes durent faire l'effort d'appréhender un concept élevé de la Divinité. - Citation :
- B - La Kabbale : un Enseignement secret
Lorsque les Isriars furent libérés de l'esclavage, Moïse les instruisit. A un groupe restreint il révéla les Connaissances qu'il avait acquises en Égypte et à Babylone : la Kabbale. A la masse restante, il enseigna les origines de notre humanité et de notre Univers en utilisant le symbolisme et la représentation mythique divulgués aux masses chaldéennes : le jardin d'Éden, un homme et une femme, un serpent, un arbre et un fruit...
Nous avons là la Genèse de notre Bible. Celle-ci est donc issue de l'enseignement destiné à la multitude et non à l'élite ; la Kabbale, quant à elle, a été et est encore jalousement gardée par une minorité.
2 - La Kabbale Juive
Ce fut Ezra qui, arrivé à Jérusalem vers 428 av. J.C. de Babylone, remodela le Judaïsme officiel et délivra, à l'attention d'une minorité, des Fragments de cette Connaissance cachée. Il rédigea, nous dit-on, 24 livres destinés « aux dignes et aux indignes » (pour tous ; ce sont les livres bibliques canoniques) et 70 livres destinés aux « Pérouchim » (les Initiés).
Du Ve siècle av. J.C. au milieu du Ier siècle ap. J.C., ces Fragments, tels qu'ils furent reçus d'Ezra, devinrent le fondement de l'Ésotérisme Israélite. Quant à la Kabbale en elle-même, c'est-à-dire l'authentique et complète Connaissance sacrée, elle continua d'être confinée dans des Cercles intérieurs très restreints, en Perse, en Chaldée et dans certains milieux nazaréens et esséniens.
Lorsque survint la dispersion des Juifs de Palestine (66-70 ap. J.C.), à la suite de la destruction du Temple de Jérusalem par Titus, ceux-ci, dans leur exil, n'avaient pour conforter la mémoire de leur passé que les Sources du Judaïsme officiel ainsi que ces Fragments hérités de leur Histoire tumultueuse.
Toutefois, si la Bible, c'est-à-dire les livres religieux destinés à tous, fut fixée en 90 de notre ère, ces Fragments de la Connaissance Secrète eurent un circuit plus long quant à leur conceptualisation et à leur diffusion.
En effet, ceux-ci, bien qu'issus de la Branche-Mère (Égyptienne et Chaldéenne), furent acheminés comme tels, et malgré certaines données très lumineuses qui y figuraient, notamment dans « le Sepher ha Zohar » (« le Livre des Splendeurs ») et « le Sepher Yetzirah » (« le Livre de la Formation »), ils parvinrent en Occident alourdis des gloses — parfois très « inspirées », parfois erronées — des Cercles rabbiniques.
De fait, diverses Écoles d'exégèse juives se créèrent après la Diaspora et au fil du temps, ces Fragments, commentés et recommentés, pénétrèrent avec elles en Espagne et dans le Midi de la France puis dans tout l'Occident.
Ainsi, de la fin du 1er siècle au XVIe siècle, apparurent différents courants auxquels nous devons des Traités connus : le « Sepher Yetzirah » (le Livre de la Création), « le Sepher ha Zohar », (le Livre des Splendeurs), le « Sepher ha Bahir » (le Livre de l'Éclat), le « Ginnat Egoz » (le Jardin du noyer), les « Sahare Ora » (les Portes de Lumière), etc... Quant à la célèbre École de Safed, elle donna, par l'intermédiaire de son Maître, Isaac Louria (1534-1574) — un Initié à la Kabbale authentique —, trois articulations conceptuelles de la Kabbale, qui devinrent, avec les précédents écrits, les Fondements kabbalistiques de la Tradition Hermétique Occidentale.
En conséquence, bien que recelant de brillantes données, c'est une Connaissance originellement amoindrie (au temps d'Ezra), puis surchargée de commentaires, plus ou moins altérateurs, (au cours de la Diaspora Juive) qui parvint jusqu'à nous et qui a organisé une part de la Pensée Ésotérique Occidentale. - Citation :
- 3 - La Kabbale Chrétienne
Les Chrétiens se sont très tôt intéressés à la Mystique Juive, même si certains n'en ont fait état que de façon voilée. De Boèce (470-524) à Roger Bacon (1214-1294), une nette attention est ainsi portée aussi bien sur les textes officiels (la Bible massorétique) que sur les textes ayant trait à cette Connaissance cachée.
Mais ce n'est qu'au XVe siècle, avec Pic de la Mirandole, que fut appréhendé, à la lumière de la Kabbale, le Phénomène Christique. « Il n'y a pas — écrivit-il — de Science qui nous donne plus de certitude de la Divinité du Christ que la Magie et la Kabbale. » Puis, jusqu'au XVIe siècle, d'autres noms illustres diffusèrent ce qui devint la Kabbale Chrétienne : Gilles de Viterbe, Jean Reuchlin, François Valable, Guillaume Postel, Cornélius Agrippa, Abbé Trithème, etc...
Lorsqu'en 1677 parut une édition du Zohar « La KabbalaDenudata » de C. Knorr Von Rozenroth, y était mentionnée, valorisée — et pour une part traduite — l’œuvre d'Isaac Louria, le Maître de Safed. Ce furent, pour une large part, les concepts de ce dernier qu'adoptèrent les Confréries Rosicruciennes du XVIIe siècle et qui donnèrent les bases théurgiques aux divers Ordres Hermétiques occidentaux, créés depuis lors. - Citation :
- 4 - La Kabbale aujourd'hui
Ainsi que nous venons de le voir, au cours du temps, les Israélites s'approprièrent la Kabbale fragmentaire en leur possession, masquant, pour l'attribuer à la seule révélation moïsiaque et esdrasienne, les origines égyptiennes et chaldéennes de celle-ci.
Mais cette appropriation fut ensuite confortée par l'attitude des Chrétiens qui ne coopérèrent pas à la diffusion de la Kabbale.
Ce fut la majorité d'entre eux qui, le cœur empli de haine, accusa les Juifs de toutes les turpitudes et maudit tout ce qu'elle ne pouvait comprendre. La Kabbale faisait partie de ce lot que l'on souhaitait brûler... Les Chrétiens, dans leur aveuglement, oubliaient qu'en terre de Palestine était né Celui Qui véhicula le Christ et qu'ils avaient adopté, pour expliquer les origines de l'humanité, le même fonds allégorique que le peuple d'Israël.
La Kabbale, même dans l'imperfection qui est à présent la sienne, fait donc partie de l'héritage de l'humanité toute entière et non d'un seul peuple. La langue hébraïque est une langue sacrée dont les origines mûennes (de Mû) sont perçues par le sens de son écriture : de droite à gauche. Cette écriture suivait le parcours du soleil dans le ciel d'alors, avant la première grande catastrophe, l'engloutissement du continent de Mû dans l'océan Pacifique et le basculement des pôles. Le Soleil se levait, en ces temps très lointains, au point cardinal qui correspond à notre actuel Ouest et se couchait à l'Est. La langue atlantéenne dont est issue directement l'Égyptien et qui constitue le rameau racine de nos langues indo-européennes (sanskrit, langues de l'Inde, grec, latin, langues anglo-germaniques...) a inversé le sens de l'écriture lorsque le soleil s'est levé à l'Est et s'est couché à l'Ouest : de gauche à droite.
La langue hébraïque est donc historiquement la langue de la Kabbale. Ses pouvoirs sont immenses et elle était apprise par les Initiés des temps antiques, notamment les Esséniens.
En conséquence, l'étude de la Kabbale est une démarche légitime pour chacun de nous, qui que nous soyons individuellement : Juif, Chrétien, Musulman, Bouddhiste ou simple « chercheur » sans étiquette.
Source: La lumière sur le royaume, A. Moryason |
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