Montpellier : l’imam confronté aux jeunes tentés par le jihad

Plusieurs cas de départs vers la Syrie sont observés. Une vingtaine de jeunes seraient concernés dans l'aire montpelliéraine.

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a présenté ce mercredi un plan destiné à contrer le départ vers le front syrien de jeunes musulmans français désireux d’en découdre. Et ces mesures ont été accueillies avec satisfaction à la mosquée de La Paillade, la plus importante de Montpellier.

Une vingtaine de jeunes de l’aire montpelliéraine concernés

Ses responsables assurent en effet aujourd’hui que plus d’une vingtaine de jeunes de l’aire montpelliéraine ont ainsi cédé à la tentation jihadiste en prenant la direction de la Syrie. Selon les sources ministérielles, environ 500 jeunes français auraient ainsi franchi le pas. "Sur le nombre, oui, on peut penser qu’il y en a d’ici mais comment peut-on donner un chiffre précis ?" nuance un observateur de ce phénomène. Le sujet est jugé "brûlant" par les autorités.

À La Paillade, les responsables de la mosquée l’estiment suffisamment préoccupant pour que l’imam du lieu de culte y consacre un prêche entier, vendredi lors de la grande prière hebdomadaire. "C’est une réalité qu’on ne peut pas ignorer. Des jeunes sont dans une vision de l’islam qui n’a pas de sens, hélas. Alors on essaie de prendre la personne avant qu’elle y sombre. Quand on voit des mineurs qui prennent des positions pareilles c’est grave", indique l’imam Farid Darff Abou Ammar.

Objectif : "Préserver la jeunesse"

Selon ce responsable religieux, l’enrôlement débute sur internet et par une interprétation "littérale" du Coran. "Ils s’autoradicalisent. Ces jeunes se présentent avec le texte mais sont très éloignés de l’esprit du texte. Il faut donc convaincre par la communication, la science, le savoir. C’est l’un des points essentiels pour lutter contre ces dérives.

"Arrivé dans l’Hérault depuis quelques mois après avoir officié à Mulhouse, Farid Darff Abou Ammour s’est fixé la priorité de "préserver la jeunesse", et donc les jeunes musulmans. "Je ne veux pas de cette vision sombre qui détruit leur avenir et fait des dégâts terribles."