La Genèse dans les Manuscrits de la Mer Morte

Guide de lecture:
• Les chiffres accompagnant "Q" (Qumran) indiquent le numéro de la grotte et celui du manuscrit - soit pour le fragment qui suit le n° 392 trouvé dans le grotte 4
• Les crochets [...] signalent un endroit où le texte présente une lacune à cause de divers types de dégradation.
• Un point d'interrogation (?) entre parenthèses indique que le mot précédent est douteux en raison d'une difficulté de compréhension de la langue initiale
• Les lignes sont numérotées selon leur position dans la colonne du fragment.

Frag. I
1 [...] et les dominations [...]
2 [...] un homme [... D]ieu et ne pas détourner de [...]
3 et à Son alliance votre âme s'attachera et [...] les paroles de Sa bouche [...] et Dieu [...) le ciel
4 au-dessus et pour sonder les voies des fils de l'homme, ils n'ont pas où se cacher. Il créa les ténèbres [et la lu]mière pour lui même.
5 mais dans sa demeure se trouve la lumière de leur lumière et toutes les ténèbres reposent également devant lui. Il n'a guère besoin de distinguer entre la lumière et
6 les ténèbres, mais pour les fils [de l'ho]mme il les a distinguées en lumière du jour, avec le soleil, et nuit, avec la lune et les étoiles.
7 Il possède une lumière qui ne peut ête sondée ni dont la fin ne peut être connue. Car toutes les oeuvres de Dieu sont doubleées de cette manière. Nous
8 sommes des êtres de chair qui ne peuvent tout à fait comprendre ces choses. Avec nous pour [...] pour un signe et des meveilles (?) sans nombre.
9[... les v]ents et la foudre [...se]rviteurs du saint [des saints]. C[e] sont comme des couches devant Lui [...]

C'est une méditation théologique où l'auteur estime que Dieu créa la lumière et les ténèbres pour lui même, et pas simplement comme étape préliminaire de l'oeuvre ultérieure de création et de distinction comme on pourait le croire à la lecture de Genèse 1.
Ensuite il affirme que lumière et ténèbres sont présentes en même temps aux cotés de Dieu, paradoxe qui défie l'entendement humain. C'est pour la seule humanité que Dieu aurait établi une distinction lumière et ténèbres au moyen des divers corps célestes. mais en procédent ainsi, il doubla de fait sa création (ligne 7)
Qui plus est, selon l'auteur, toute la création serait conçue sur un mode double.

Source: Les manuscrits de la Mer Morte ...M.Wise - M. Abegg et E Cook (p. 453)

Personne a écrit:

C'est une méditation théologique où l'auteur estime que Dieu créa la lumière et les ténèbres pour lui même, et pas simplement comme étape préliminaire de l'oeuvre ultérieure de création et de distinction comme on pourait le croire à la lecture de Genèse 1.
Ensuite il affirme que lumière et ténèbres sont présentes en même temps aux cotés de Dieu, paradoxe qui défie l'entendement humain. C'est pour la seule humanité que Dieu aurait établi une distinction lumière et ténèbres au moyen des divers corps célestes. mais en procédent ainsi, il doubla de fait sa création (ligne 7)
Qui plus est, selon l'auteur, toute la création serait conçue sur un mode double.

Source: Les manuscrits de la Mer Morte ...M.Wise - M. Abegg et E Cook (p. 453)

L'auteur de ce texte propose donc un récit de la Création différent de celui de Genèse 1.

On n'y trouve aucune référence au sujet traité dans le récit "yahviste" de genèse 2 et suivants. Dans ce récit "yahviste, le sujet traité n'est pas la Création mais l'origine du bien et du mal.

Cette notion de "double création" rappelle l'ancienne idée (croyance) zoroastrienne selon laquelle laquelle chaque personne et chaque objet de ce monde possède un équivalent dans le monde archétypal, dans la réalité sacrée baptisée "ménog"

Depuis longtemps les spécialistes ont relevé dans les manuscrits des parallèles avec certaines idées zoroastriennes, et peut êtres'agit-il ici d'une nouvelle pièce à rajouter au catalogue des comparaisons.

Citation :

le sujet traité n'est pas la Création mais l'origine du bien et du mal.

La version grecque du récit de la création dont nous avons hérité est un savant mélange des croyances zoroastriennes qui était la religion des perses qui occupaient la Palestine avant l'arrivée des grecs macédoniens... (Alexandre)
Nous n'avons aucune traces de textes juifs de l'époque.

De plus, je n'ai pas trouvé les noms "Adam ou Eve" dans les textes, si ce n'est de la manière suivante, [Adam]; ce qui veut dire que l'on a comblé une lacune en prenant la bible comme référence.

L'auteur de ce texte propose donc un récit de la Création différent de celui de Genèse 1.

[/quote]


Bonjour,

L'auteur ne semble pas proposé un récit différent. C'est celui dont vous avez l'habitude qui est ...... différent. Pourquoi? Vous lisez : Au commencement Dieu créa, alors que les termes sont dans le texte "original" sont agencés autrement.
Il est écrit : Beræshith bara Æohîm... (Le) Principe créa Dieu ou plus exactement Lui-les-dieux. La puissance animatrice propre au créateur (Aleph) est présente avant que celui n'apparaisse dans le cours du récit. Cette puissance appartient pour lui-même à Dieu, mais est transmise générativement au genre humain (Adam) et forme son "ombre". Cette "ombre" sera transmise aux générations d'Adam.