Avec 1 000 décès par an, le suicide est, derrière les accidents de la route, la seconde cause de mortalité chez les adolescents. Selon une étude de l’INSERM, 8% des filles et 5% des garçons font une tentative de suicide à l’adolescence. On compte environ un décès pour 80 tentatives.
Chez les garçons, la mortalité est deux fois plus importante : ils choisissent, dans la grande majorité des cas, des moyens plus violents et radicaux, comme la pendaison ou les armes à feu. Les filles privilégient les intoxications médicamenteuses ou la phlébotomie (elles se coupent les veines).
Après une première tentative, on estime qu’entre 30 et 50% des jeunes qui ont tenté de se suicider récidivent.
Ces adolescents manifestent moins, par ces actes, une volonté de mourir que l’espoir de mettre un terme à une existence qui les fait souffrir. Ils espèrent sortir ainsi d’une situation conflictuelle, ou qu’ils jugent sans issue, dans laquelle ils se sentent enfermés.
Un adolescent qui fait une tentative de suicide essaie d’attirer l’attention sur un problème qu’il ne peut plus gérer tout seul. Ce n’est pas un renoncement mais une revendication qui doit être entendue avec la plus grande attention. Il doit alors être aidé et pris en considération.
Le facteur déclenchant ( une dispute, une mauvaise note, etc.) ne doit jamais être interprété comme la raison même de l’acte. Il n’est que le minuscule sommet d’un arbre qui a pris racine depuis bien longtemps. Il est alors capital de rechercher et de comprendre les causes antérieures. C’est pourquoi la tentative de suicide ne doit être ni banalisée ni occultée.
Katia Chapoutier