Le Dalai-Lama nous parle de Chögyam Trungpa

Chögyam Trungpa est un des premiers maîtres bouddhistes tibétains à avoir voulu partager son enseignement avec les Occidentaux… Le Dalai-Lama nous résume la vie de ce penseur hors pairs.
« C'est peu de temps après l'invasion du Tibet par la Chine en 1959, et l'exil d'un grand nombre de ses habitants, que l'on commença à inviter des moines Tibétains à travers le monde. Chögyam Trungpa Rinpoche fut l'un des premiers d'entre eux. Malgré sa jeunesse et son destin tout tracé, celui de prêtre au monastère de Kham, dans le Tibet oriental, ce jeune homme avait déjà entrepris l'intensif apprentissage de ceux que l'on avait reconnus comme étant des Lamas réincarnés.

C'est lors de ses études à l'Université d'Oxford qu'il développa une maîtrise du monde moderne et de ses codes, cette connaissance lui fut utile lorsque l'on commença à l'inviter à travers le monde afin qu'il enseigne sa propre tradition.

Lorsqu'il commence à enseigner aux États-Unis dans les années 1970, Trungpa Rinpoche touche l'esprit du public occidental. Ses livres, tel que « Au-delà du matérialisme spirituel », sont parmi les premiers succès littéraires traitants du bouddhisme tibétain. Les précédents ouvrages traitant de la question étant soit de sombres analyses académiques des textes traditionnels tibétains, soit des récits informes et délirants de voyageurs en quête de comtes exotiques, de magie et de mystères.

Cette tentative fructueuse de partager certaines des perspectives et des avantages de l'enseignement bouddhiste avec un public moderne, lequel pouvait facilement mettre en application ce savoir, eut beaucoup d'influence. Il est l'un des premiers Lamas à être connu et reconnu dans tout le monde occidental, c'est grâce à lui que le monde moderne a pu comprendre ce qu'était l'approche tibétaine vers la paix intérieure. »

18 mars 2004, Le Dalai-Lama

J'apprécie énormément les écrits de Chögyam Trungpa, et aussi son anti-conformisme, la façon dont il a balayé les scories moyenâgeuses et superstitieuses (comme le "matérialisme spirituel", justement)... Ses propos sont parfois excessifs, souvent pleins de bon sens. C'est un "dérangeur" pour reprendre le titre d'un autre fil.

Par contre, le personnage est ambigu.
Simplement humain, quoi

Le réseau internet est il un exemple de ce "matérialisme spirituel"?

Voici sa définition: "Un certain nombre de voies de traverse conduisent à un version distordue, égocentrique, de la vie spirituelle. Nous pouvons nous illusionner en pensant que nous nous développons spirituellement, alors qu'en fait nous usons de techniques spirituelles pour renforcer notre ego. cette distorsion fondamentale mérite le nom de matérialisme spirituel." C.T.
LIEN

N'attendons pas de qui que ce soit qu'il ou elle soit Dieu...
Mais il est vrai que les comportements de certains "maîtres spirituels" peuvent nous interroger. Comme une dissonance par rapport à leurs enseignements.
Mais peut-être est-ce nous qui jugeons de ce qui devrait-être ? (Spiribourgeoisité ?)
Ce sujet me paraît intéressant...

Je l'ai déjà dit ailleurs: je ressens cela comme un message: "ne vénérez pas des personnes, mais seulement un enseignement, et des qualités" (par ex: la bonté, la lucidité...)

Un être pur, sans ego, peut-il être incarné ?
La pureté est Essence de l'être...
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Une chose est la cause, autre chose se prendre pour la cause.
Qui est le sujet ? Qui est l'objet ? Ou, quel...
Le paramètre identitaire, donc psychologique, semble être à considérer.
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De dépouillement en dépouillement, d'allègement en allègement, d’apesanteur en apesanteur, jusqu'à...?

Triskèle a écrit:

Je l'ai déjà dit ailleurs: je ressens cela comme un message: "ne vénérez pas des personnes, mais seulement un enseignement, et des qualités" (par ex: la bonté, la lucidité...)

Bonjour Quadruskèle,

S'agit-il même de "vénérer" un enseignement ? Ou quoi que ce soit...

Triskèle a écrit:

Voici sa définition: "Un certain nombre de voies de traverse conduisent à un version distordue, égocentrique, de la vie spirituelle. Nous pouvons nous illusionner en pensant que nous nous développons spirituellement, alors qu'en fait nous usons de techniques spirituelles pour renforcer notre ego. cette distorsion fondamentale mérite le nom de matérialisme spirituel." C.T.
LIEN

Oui. Je partage cette perception.
Mais le mot matérialisme... Je choisirais plutôt "confort".

Merci pour la citation.

max a écrit:

Bonjour Quadruskèle,

S'agit-il même de "vénérer" un enseignement ? Ou quoi que ce soit...

belle soirée, cher maximum

Vénérer: Éprouver un vif attachement respectueux (pour quelqu'un ou quelque chose). (TLF)
C'est aussi pour expliquer qu'on s'incline devant une statue de Bouddha. Bien sûr, certains le prennent pour un dieu, mais ce n'est pas enseigné ainsi. On vénère l'esprit d'éveil et de compassion qu'il symbolise, et la Voie qui nous y mènerait.

Triskèle a écrit:

max a écrit:

Bonjour Quadruskèle,

S'agit-il même de "vénérer" un enseignement ? Ou quoi que ce soit...

belle soirée, cher maximum

Vénérer: Éprouver un vif attachement respectueux (pour quelqu'un ou quelque chose). (TLF)
C'est aussi pour expliquer qu'on s'incline devant une statue de Bouddha. Bien sûr, certains le prennent pour un dieu, mais ce n'est pas enseigné ainsi. On vénère l'esprit d'éveil et de compassion qu'il symbolise, et la Voie qui nous y mènerait.

Je connais la définition...

...et moi, il m'a été utile de la relire, je pensais plus dans le sens "adoration"



Quant au "matérialisme spirituel", je le vois dans l'hyper-consommation de stages, livres, connaissances intellectuelles, initiations, recherche d'un maître qui flatte notre ego, et cela en plus, éventuellement d'une accumulation de statuettes, bijoux symboliques, vêtements folkloriques, extrémisme alimentaire, etc... Tout cela pour éviter de tout simplement... mettre en pratique les enseignements. Les sépulcres blanchis, comme disait Jésus.

Triskèle a écrit:

...et moi, il m'a été utile de la relire, je pensais plus dans le sens "adoration"



Quant au "matérialisme spirituel", je le vois dans l'hyper-consommation de stages, livres, connaissances intellectuelles, initiations, recherche d'un maître qui flatte notre ego, et cela en plus, éventuellement d'une accumulation de statuettes, bijoux symboliques, vêtements folkloriques, extrémisme alimentaire, etc... Tout cela pour éviter de tout simplement... mettre en pratique les enseignements. Les sépulcres blanchis, comme disait Jésus.

Les "produits spirituels". (Spiritualisants et spiritueux.)
Je consomme, donc je suis?