« Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis. Celui qui garde la porte lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix; les brebis qui lui appartiennent, il les appelle, chacune par son nom, et il les emmène dehors.
Lorsqu’il les a toutes fait sortir, il marche à leur tête et elles le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. » (Jn. 10, 2-4)
Qui a participé à un départ d’un troupeau de brebis vers les alpages, au printemps, retrouve facilement dans cette parabole de l’évangile de Jean, toute l’atmosphère et la réalité de la conduite d’un troupeau. Il ne manque plus que les aboiements d’excitation des chiens, les bêlements à la fois timides et hardis des agneaux, les sonneries des clochettes, les appels des bergers, pour que nous soyons tout-à fait transportés dans cette belle fête de la transhumance.
L’évangéliste a certainement connu ces départs joyeux des troupeaux pour faire une description aussi vivante.
Et cette expérience nous amène une magnifique parabole qui nous permet de mieux comprendre comment Jésus conduit le troupeau de ses brebis, et en quoi il est le Bon Pasteur.
Il connaît chacune de ses brebis, et chacune connaît sa voix. Connaissance non unilatérale, mais réciproque: le maître connaît à fond toutes ses brebis, puisqu’il est même capable de les appeler chacune par leur nom, et les brebis reconnaissent et suivent sans hésiter la voix de leur pasteur.
De même, le Christ connaît à fond chacun d’entre nous; et nous, nous connaissons de lui ce qu’entend notre coeur, quand il sait être attentif à cette voix.
Mais tant de voix contradictoires veulent s’emparer de nous!
Tant de voix veulent nous dérouter et nous conduire dans les ravins de la mort!
Il nous faut rester attentifs et, d’un pas confiant, continuer à suivre le Christ.
Lui seul est le « chemin, la vérité et la vie », lui seul saura nous libérer.
Et ainsi, peu à peu, nous nous remplirons de lui et deviendrons à notre tour des pasteurs pour nos frères, les libérant des voix trompeuses de toutes sortes qui les assaillent.
Car c’est bien dans cet alpage que le Christ veut nous mener: dans celui de la libération des hommes des chaînes qu’ils se sont mises ou qu’on leur a mises.
Et non dans le ravin de ceux qui « sous le couvert de longues prières, mangent les biens des veuves. »(Mc 12, 40).
Pour atteindre cet alpage, il nous suffit de rester à l’école du Christ, et de ne jamais en perdre la voix, au plus profond de notre coeur.
Comme le chantent encore les "quilimbos", ces descendants des esclaves noirs d’Amérique du Sud, nous pouvons dès maintenant proclamer:
« Malgré tant de fausses promesses,
Toi, tu as, Seigneur Jésus,
La dernière Parole.
Et nous, nous faisons le pari de croire en Toi. »
Rédigé par Eric et approuvé par le groupe.
