« Les pauvres nous évangélisent». Qu’est-ce à dire ?

« Les pauvres nous évangélisent », voilà une expression que l’on entend souvent, jusque dans l’enseignement du Magistère de l’Église. Mais qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Que se passe-t-il de spécifique dans la rencontre et le chemin fait avec les personnes en grande précarité, pour qu’on puisse en parler comme d’un lieu d’évangélisation ?
(https://centresevres.com/agenda/les-pauvres-nous-evangelisent-quest-ce-a-dire/)

On trouve cette expression aussi dans la bouche du pape François.
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Ce matin, je méditais sur la Toussaint…
Cela m’a donné envie de réécouter une chanson de Sister Act : I will follow Him… Ne me demandez pas trop par quelles associations d’idées !
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Bon, je repense au scénario du film : une « pécheresse » qui revitalise un couvent et le fait rayonner.
Heureux, bienheureux, voire saints, les pauvres, les prostituées, les marginaux ?
Ont-ils vraiment quelque chose à m’apprendre sur le Dieu de Jésus ?

Oui, j’ai participé à l’élaboration de plans pour ces « groupes-cibles » ; oui, j’ai mes « bonnes œuvres »… Mais de là à me laisser évangéliser par eux ?

Et pour vous, que signifie « Les pauvres nous évangélisent ? »

Bonjour Mirabelle,
Fais attention à ne pas poster plusieurs messages de suite, La Sentinelle vieille et risque de te reprendre, sinon, pour en revenir au sujet, bien sûr que nous avons plus à apprendre des humbles, plutôt que des puissants, ces derniers ont leurs bancs réservés dans certaines églises et ne viennent que pour se faire pardonner les brimades et les mauvaises actions envers leurs employés et ouvriers pendant la semaine. Croient-ils naïvement qu'il suffit de quelques signes de croix et quelques génuflexions ainsi que de prendre l’eucharistie pour faire croire à leur Seigneur que leur repentir est sincère, alors qu'ils recommenceront la semaine suivante ? C'est vraiment prendre celui-ci pour une buse ! Les humbles et les pauvres eux gagnent leur sainteté à la sueur de leur front, tous les jours, pas par pas, pas en balançant du fric au curé, d'ailleurs, ils n'en n'ont pas, ce qui n'empêche pas que ce sont souvent eux qui donnent le plus à la quête car leur croyance est sincère et désintéressée et ils veulent que leur église continue à vivre pour le salut de leurs âmes.
Bonne fin de matinée.
Paul.

Bonjour, Sentinelle ; bonjour à tous !

Mirabelle a indiqué dans sa signature qu'il s'agissait du verset 2 du psaume 9 : "De tout mon coeur, Seigneur, je rendrai grâce, je dirai tes innombrables merveilles".
L'avoir laissé en latin permet à "Mirabelle" d'expliciter le choix de son alias, je pense.
Les pauvres m'évangélisent, parce que des multitudes de tuiles tombent sur les malgaches et les haïtiens, et ils continuent à nous adresser des sourires magnifiques, et à faire preuve de solidarité avec les gens de leur quartier en cas de galère.
Ici aussi, les gens qui n'ont presque rien se mettent en quatre pour aider ceux qu'ils croisent et qui vivent des galères noires. Qui d'entre nous ose héberger un SDF ou un migrant chez lui ? Les gens du quart-monde sont souvent amenés à mettre un matelas par terre ou dormir dans un fauteuil pour un fils, une soeur, un collègue en galère.

Bonjour Schpatz,
C'est vrai que si @Mirabelle traduit le message en latin contenu dans sa signature et que tout le monde s'aperçoit que "Mirabilla" @Mirabelle en français veut dire "merveille" alors ses chevilles vont gonfler énormément LOL.
Bon après-midi.
Paul.

J'avais loupé cette discussion. C'est une idée importante pour moi. J'ai travaillé dans une oeuvre oblate dont le fondateur, Eugène de Mazenod, disait (de mémoire) : "je suis allé évangéliser les pauvres et les pauvres m'ont évangéliser". Comme quoi nous pouvons (et devons même) apprendre des plus petits. Personne n'est trop petit pour avoir part à la sagesse divine.

Bonjour Refletbleu, au niveau théorique, je suis pleinement en accord avec toutes ces affirmations. Mais, quand je jette un coup d’œil critique sur ma vie, les « vrais » pauvres, c’est à dire ceux qui n’ont pas choisi de l’être, ne sont pas du côté de mes « maîtres ». En fait, je ne suis pas sûre d’en connaître même si, possédant deux petits logements, j’héberge deux familles en difficulté…

Il est vrai que je ne travaille plus pour cet organisme et je ne côtoie plus les pauvres.

Il est vrai qu'individuellement nous devons faire selon notre appel et là où Dieu nous place.

Également, je pense qu'il y a une dimension collective à cet appel adressé à nos communautés de foi et aux décideurs politiques.