La crise sanitaire due au Covid-19 crée un climat propice à l’essor de nouveaux gourous, qui délaissent le spirituel au profit de la santé et du développement personnel, et auxquels Internet offre un nouveau terrain d’expression et de séduction.
Des suicides collectifs du Temple solaire en Suisse et dans le Vercors, en passant par les Bouddhas géants du Mandarom à Castellane (Alpes-de-Hautes-Provence), les années 1990 et 2000 avaient fixé un imaginaire collectif des mouvements sectaires : des communautés physiques installées dans des lieux isolés, dans lesquelles des adeptes vivaient coupés du monde et sous l’emprise d’un gourou tout-puissant.
Si le phénomène existe toujours, il se double aujourd’hui d’une autre dimension, dans l’espace virtuel du Web et des réseaux sociaux, et délaisse les questions spirituelles au profit de la santé et du développement personnel.
Si les sectes n’ont jamais disparu, la problématique semblait moins prégnante ces dernières années, au point que les organismes chargés de la lutte contre le phénomène, en premier lieu la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), avaient progressivement vu leurs moyens réduits et réaffectés à la lutte contre le terrorisme. Mais la crise sanitaire a réactivé les dérives sectaires et ravivé les inquiétudes au sommet de l’Etat.
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