BANCROCHE

Merci Lady Florence !

Tu sais pourquoi j'écris de la poésie ?
C'est par amour de la langue française
Je suis né au Maroc , ma langue maternelle est le berbère
A l'école , on m'avait imposé 3 langues : arabe , français , anglais
Au collège , vers 15 ans , j'ai alors pris ma décision : devenir francophone
Une langue ne fonde pas l'identité
D'ailleurs , j'avais écrit il y a quelque temps un poème intitulé : "IDENTIDIO"
que je publierai prochainement

Jonas

Salut Sky !
0ui , pendant mon séjour océanique , à 70 kms de chez moi , je ne cessais de penser
à la forme de ma poésie . J'ai centré mon attention sur la langue surtout
Certes , en relisant Mallarmé , Lautréamont et surtout Francis Ponge , j'ai pris conscience
que la beauté poétique ne vient pas de la rhétorique mais de la langue , des mots qu'on
choisir , ciseler , bien les mettre l'un à côté de l'autre pour un beau collier , une belle
tapisserie et une belle mosaïque ...Quant aux idées , c'est facile , tout le monde en a .

Je suis impatient de lire  " ALLEZ HUE " , ton poème .


Jonas  

Allez, hue!

Donc un faux qui miroite un vrai,
pendant que l'écho emprunte au silence
l'éventail à faire du bruit
à notre image et ressemblance...

La cible nous vise, nous magnétise vers l'avant,
cependant qu'encore le temps d'ici là
s'égrène en un temps pour chaque chose...

Il faut vivre, pas le choix...

... Quel est ce visage en déroute de savoir qui je suis,
reflet de ce que je ne suis pas et n'ai jamais été et ne serai jamais?
Masqué, marqué à l'image de marque...
Et le foutu temps qui passe effaçant le passage...

Cela est juste puisqu'il en est ainsi,
semble tracer la voie...

Suis-je à l'essai de me dire alors que je ne suis pas,
accroc aux mots qui s'envolent, le temps de s'écrire
aux maux qui s'abrègent, le temps de se vivre,
l'espace en trèfle à trois feuilles?

Qui a le souci sinon que la Providence de nos coeurs bienveillants?

Alors...

Alors ti-galop en chœur, sur l'allons-là d'une monture désinvolte,
sachant qu'il n'y a qu'à y monter pour qu'il n'arrive rien
puisque tout sera toujours comme avant
aussi longtemps que prendra le train le voyageur en quête d'arrivée...

Tout le monde à bord, il est trop tard...

Et le train va vers devant, va vers l'avant...

Allez, hue!